Ce mercredi, plus de 51 millions de Sud-Coréens se sont réveillés en étant plus jeune que la veille. Non pas grâce aux bienfaits d'une potion magique mais plutôt en raison d'une volonté politique. Celle de mettre fin au système ancestral de calcul de l'âge dans ce pays d'Asie de l'Est. Depuis 24 heures, et en vertu d'une loi votée le 8 décembre dernier, la Corée du Sud fonctionne selon le système d'âge internationalement reconnu.
Auparavant, lorsqu'un Sud-Coréen venait au monde, il était d'ores et déjà âgé d'un an. Et fêtait son anniversaire non pas le jour de sa naissance mais au 1er janvier. Ainsi, un bébé né le 28 décembre célébrait déjà son deuxième anniversaire le 1er janvier... alors que sa mère n'avait accouché que quatre jours auparavant. Dans la culture locale, il s'agissait de sacraliser le temps de la gestation. Neuf mois qui devaient être considérés au même titre que le reste de la vie.
Seule la Corée du Sud conservait cette vieille méthode
Ce mode de calcul bien particulier était également utilisé au Japon, en Chine et même en Corée du Nord. Mais ces trois pays ont fini par l'abandonner au profit du système classique il y a plusieurs décennies. Seule la Corée du Sud, donc, conservait sa méthode ancestrale jusqu'à y renoncer ce mercredi.
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Au cours d'une conférence de presse, le ministre Lee Wan-kyu a fait œuvre de pédagogie pour expliquer la nouvelle méthode devant un parterre de journalistes. "Il faut soustraire votre année de naissance à l’année en cours. Si votre anniversaire est passé, vous obtenez votre âge, et si votre anniversaire n’est pas passé, alors enlevez un pour obtenir votre âge", a-t-il développé. Les personnes nées en fin d'année sont donc désormais plus jeunes de deux ans par rapport au début de la semaine.
Quelques exceptions
Cette bascule vers le système classique vise à "réduire les confusions et les conflits sociaux causés par l'utilisation de divers calculs de l'âge", précise Lee Wan-kyu. Elle répond d'ailleurs à un désir de la population puisque selon une enquête gouvernementale pilotée en septembre 2022, plus de 86% des Sud-Coréens comptent désormais utiliser l'âge international dans leur vie de tous les jours. D'autant que, sur la plupart des documents administratifs, c'est bien cet âge qui était inscrit depuis les années 1960 rendant parfois le quotidien des Sud-Coréens assez complexe.
Toutefois, l'âge ancestral restera en vigueur dans un certain nombre de domaines. Notamment en ce qui concerne les produits soumis à des restrictions d'âge (alcool, tabac, etc) prohibés avant 19 ans en Corée du Sud. Les lois en question seront en effet basées sur l'année de naissance du citoyen et non sur sa date d'anniversaire. Même chose pour le service militaire obligatoire ou encore l'entrée à l'école primaire où seule l'année de naissance fera foi.