Il n'a pas été question que de climat lundi au Bourget pour la première journée de la COP21. Dans la soirée, Vladimir Poutine a organisé une conférence de presse. Le président russe a conclu sa journée comme il l'avait commencé : avec fracas. Au micro, il a asséné : "La Turquie a abattu mon avion pour protéger le pétrole de Daech. Elle doit choisir son camp." La tension est donc plus forte que jamais. La Turquie avait abattu mardi 24 novembre un avion militaire russe qui avait, selon elle, violé son espace aérien à sa frontière avec la Syrie.
Sanctions économiques contre la Turquie. Poutine a ainsi refusé de rencontrer le président turc, exigeant des excuses. Si Ankara maintient avoir agi pour protéger son espace aérien, Moscou a d'ores et déjà mis en œuvre ses sanctions économiques contre la Turquie : embargo sur les fruits et légumes ou encore interdictions de vols charter entre les deux pays.
Poutine absent pour la photo. Il y a aussi eu ce retard rocambolesque : le président russe a raté la minute de silence des chefs d'Etat pour les victimes du 13 novembre mais aussi la photo de famille de la COP21, où il n'apparaîtra donc pas. Il a incombé son retard à la nécessité pour lui de bien préparer ses discours. Mais pour plusieurs diplomates, c'est avant tout parce qu'il voulait clairement montrer son mécontentement vis-à-vis de la Turquie devant toute la communauté internationale.
Barack Obama en médiateur ? François Hollande, qui parle à la Turquie comme aux Russes, n'aura donc pas réussi à calmer le jeu. Peut-être Barack Obama, qui a échangé avec Poutine lundi et qui voit Erdogan, le président turc, mardi à Paris, y parviendra-t-il.