À participation exceptionnelle, dépouillement exceptionnellement long aux Etats-Unis. L’élection présidentielle n’a toujours pas trouvé de vainqueur officiel. Mercredi matin, c’est Donald Trump qui semblait en mesure de l’emporter. Mais 24 heures plus tard, retournement spectaculaire de situation, puisque c’est Joe Biden qui est aux portes de la Maison-Blanche. Le candidat démocrate possède en effet 264 grands électeurs, quand il en faut 270 pour l’emporter.
Dans la journée de mercredi, Joe Biden - à qui l’agence AP, qui fait référence attribue l’Arizona et ses 11 grands électeurs - a remporté deux victoires majeures au Michigan et au Wisconsin, que Donald Trump avait remportés en 2016 et dans lesquels le président sortant faisait pourtant la course en tête. Ces deux Etats illustrent le changement de tendance qui a eu lieu au fil des heures.
Le mirage rouge républicain a laissé place à la réalité bleue démocrate
Car progressivement, le mirage rouge républicain de mercredi a laissé la place à la réalité bleue démocrate. Mercredi, il manquait des millions de vote par correspondance, très majoritairement démocrates. Et au fur et à mesure qu’ils ont été ajoutés au cours de la journée, les écarts qui semblaient énormes en faveur de Donald Trump se sont petit à petit réduits, et Joe Biden a donc fini par le dépasser dans le Michigan et le Wisconsin.
Autre exemple frappant : la Géorgie, il y a 24 heures, donnait 370.000 voix d’avance à Donald Trump. Jeudi matin, l’écart n’était plus que de 37.000 voix, une division par 10 ! L’Etat du Sud devrait être le prochain à annoncer son résultat. Si Biden passe devant Trump en Géorgie, les jeux seront faits. Avec l’Arizona, il deviendra le 46ème président des Etats-Unis. Sinon, il lui reste encore le Nevada et la Pennsylvanie, qui n’ont pas fini de compter. L’un des deux Etats suffit. La dynamique est donc clairement du côté de Joe Biden.
PODCAST - (Ré)écoutez Mister President
Le politologue Olivier Duhamel vous raconte l'incroyable histoire des élections présidentielles américaines depuis 1948, de Truman à Obama, de Kennedy à Clinton en passant par les Bush, père et fils…
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Trump résigné ?
Conscients de cette situations, Donald Trump et son équipe annoncent des recours juridiques. Ils demandent ainsi un recompte des votes dans le Wisconsin, qui a été remporté de 20.000 voix par Joe Biden. Le camp Trump a aussi déposé des recours pour stopper tout simplement le dépouillement en Pennsylvanie et en Géorgie. L’argument ? Ces bulletins sortent de nulle part et sont illégaux, ce que même des figures du Parti républicain réfutent.
Our lawyers have asked for “meaningful access”, but what good does that do? The damage has already been done to the integrity of our system, and to the Presidential Election itself. This is what should be discussed!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) November 4, 2020
Donald Trump a envoyé un tweet au ton inhabituellement résigné dans la nuit, en parlant de ses armées d’avocats. "A quoi bon ? le mal est déjà fait", a écrit le (toujours) président américain.