La Cour suprême des États-Unis a infligé vendredi un nouveau camouflet à Donald Trump, en refusant de se saisir d'un recours formulé par les autorités du Texas qui visait à annuler sa défaite à la présidentielle. Ses neuf sages, dont trois nommés par le président républicain, ont estimé dans une courte décision que le Texas n'était pas en droit de se mêler de l'organisation des élections dans les autres États. Alors que les grands électeurs doivent se retrouver lundi pour enregistrer leurs votes, Donald Trump refuse toujours de concéder sa défaite face au démocrate Joe Biden et assure que l'élection lui a été "volée".
Le rejet "ferme et rapide" du recours "n'est pas une surprise", a réagi un porte-parole de Joe Biden, dénonçant des "tentatives sans fondement" de la part du camp du milliardaire républicain et "des attaques contre le processus démocratique".
Responsabilités "esquivées"
L'avocat de Donald Trump, Rudy Giuliani, a jugé de son côté que la plainte était pourtant "solide". "Ils ne peuvent pas la repousser juste comme ça", s'est-il exclamé sur la chaine Fox News. La porte-parole de la Maison-Blanche, Kayleigh McEnany, a elle aussi jugé sur Fox News que la Cour suprême avait "esquivé" ses responsabilités pour se "cacher derrière la procédure".
Mais la réaction la plus violente est venue du président du Parti républicain du Texas, Allen West, qui n'a pas hésité à envisager une sécession de cet État du sud. "Peut-être que les États respectueux des lois devraient s'allier et former une Union d'États qui respecteraient la Constitution", a-t-il affirmé dans un communiqué de son parti.
Une seule plainte acceptée
Faute d'éléments tangibles pour étayer les accusations de "fraudes massives", la cinquantaine de plaintes déposées par les alliés de Donald Trump à travers les États-Unis ont toutes - à une exception près - été rejetées par les tribunaux ou abandonnées.
Après ces échecs, et un premier revers devant la Cour suprême, les autorités texanes avaient déposé mardi un recours qui faisait figure d'opération de la dernière chance. Elles demandaient l'annulation des résultats dans quatre États-clés remportés par Joe Biden - Pennsylvanie, Géorgie, Michigan et Wisconsin - au motif que, selon elles, les autorités locales avaient violé les lois électorales en étendant l'usage du vote par correspondance.
Donald Trump avait décrit le dossier comme "très solide" et était intervenu à titre personnel dans la procédure. Plus de 120 élus républicains du Congrès s'étaient associés formellement à la démarche, pourtant très critiquée par les experts en droit.