La justice belge doit annoncer lundi une nouvelle date pour le premier procès de Salah Abdeslam depuis les attentats du 13 novembre 2015. Cette audience concerne une fusillade pendant la cavale du seul survivant des commandos djihadistes qui ont fait 130 morts à Paris.
Un report pour préparer une défense. Ce procès, qui devait s'ouvrir lundi à Bruxelles pour quatre jours, et dont la préparation a nécessité une intense coopération judiciaire franco-belge, va être reporté. Lundi matin, ni le parquet fédéral, ni le tribunal correctionnel composé de trois juges, ne s'opposeront à la demande de report formulée par l'avocat Sven Mary, qui a accepté de défendre à nouveau Salah Abdeslam.
"L'audience, de courte durée, se limitera (...) à donner acte de cette remise et à fixer une nouvelle date", a déjà annoncé vendredi le tribunal. Selon les médias belges, le procès devrait être reporté à janvier ou au plus tard début février.
Une fusillade en pleine cavale. Il s'agit du procès d'une fusillade avec des policiers survenue le 15 mars 2016 dans la commune bruxelloise de Forest, dans une des planques où le suspect-clé du 13-Novembre s'était réfugié durant sa cavale de quatre mois. S'il est alors parvenu à s'enfuir avec un complice, ce raid policier a de fait précipité la fin de sa cavale.
Le Français d'origine marocaine qui a grandi à Bruxelles a été arrêté le 18 mars non loin de là, à Molenbeek. Avec Sofiane Ayari, le complice de sa fuite interpellé en même temps que lui, il doit répondre de "tentative d'assassinat sur plusieurs policiers" et "port d'armes prohibées", le tout "dans un contexte terroriste".
Une première comparution publique. Abdeslam devait initialement se défendre seul à ce procès, mais sa famille l'a convaincu de se faire assister d'un avocat. Sven Mary avait assuré sa défense lors de ses premiers interrogatoires devant les enquêteurs belges au lendemain de son arrestation. Il avait ensuite jeté l'éponge en octobre, critiquant l'attitude de son client.
Incarcéré depuis fin avril 2016 à Fleury-Mérogis (région parisienne), le djihadiste de 28 ans est toujours resté mutique face aux enquêteurs français depuis un an et demi. Et c'est contre toute attente qu'il avait décidé en septembre de comparaître pour le procès de la fusillade de Forest. Cette première comparution publique est logiquement très attendue pour évaluer dans quelle mesure il est prêt à collaborer avec la justice.
"Donner des clés". Il est susceptible de "donner des clés" sur l'organisation de cette même équipe de djihadistes à l'origine des attentats de Paris et de Bruxelles [32 morts le 22 mars 2016], ce qui est "important pour les victimes", soulignait récemment Frédéric Van Leeuw, le procureur fédéral de Belgique.