Pierre Lellouche, ancien ministre, spécialiste des questions internationales, était l'invité de La Grande interview Europe 1-CNews mercredi. 1:40
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Laura Laplaud , modifié à
Après les tirs iraniens de quelque 200 missiles vers Israël, Pierre Lellouche, ancien ministre, spécialiste des questions internationales, était l'invité de La Grande interview Europe 1-CNews mercredi.

Israël a menacé de riposter au lancement mardi par l'Iran de quelque 200 missiles vers son territoire pour venger la mort des chefs du Hezbollah libanais et du Hamas palestinien, Téhéran répondant qu'il frappera "toutes les infrastructures" israéliennes s'il est attaqué. Une attaque massive qui risque d'avoir de graves conséquences selon Pierre Lellouche, ancien ministre, spécialiste des questions internationales, invité de La Grande interview Europe 1-CNews mercredi.

 

"Nous allons vers un monde post-occidental"

"Ni la Russie ni la Chine n'ont condamné cette attaque iranienne, ce qui démontre que nous allons vers un monde post-occidental. En face du monde occidental, c'est-à-dire les Américains, les Européens, quelques pays en Asie alliés, la Nouvelle-Zélande, l'Australie, la Corée du Sud... Le reste est en train d'être pris sous le contrôle de la Chine et de la Russie", a indiqué Pierre Lellouche. "C'est ce que j'appelle les quatre cavaliers de l'apocalypse : Chine, Russie, Iran, Corée du Nord", a-t-il ajouté au micro d'Europe 1.

Pour l'ancien ministre, nous sommes dans "un moment de l'histoire problématique" et un point de bascule vers un possible "affrontement direct" entre Israël et l'Iran. "L'Iran est pris en otage depuis 1979 par un régime fanatique qui tient tout le pays, qui est absolument déterminée à tuer l'État d'Israël et les Juifs dans la région. Ce ne sont pas des slogans, c'est ce qu'ils veulent faire, ils me l'ont dit", a affirmé Pierre Lellouche.

 

"La prise en étau d'Israël est une stratégie de très longue haleine. Évidemment, la guerre d'Irak leur a rendu un énorme service. L'invasion de 2003 a tué l'opposant Saddam Hussein qui résistait à l'Iran. Du coup, l'Iran s'est installé comme la puissance régionale dominante dans la région et son programme nucléaire, lancé par le Shah il y a 50 ans, continue", a-t-il détaillé.

"À un moment, le Dôme de fer est saturé"

Pour le spécialiste des questions internationales, la suite de la guerre dépendra "de la taille de l'attaque". "S'ils s'en prennent ou non aux sites nucléaires. Il faut savoir que les Iraniens ont encore énormément de missiles et à un moment, le Dôme de fer est saturé", a-t-il précisé. Les États-Unis, alliés d'Israël, ont annoncé soutenir pleinement l'État hébreu et discutent de la réponse à apporter à cette attaque iranienne.