Proche-Orient : le président égyptien propose une trêve à Gaza pour libérer des otages

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Ce dimanche, le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, dont le pays est l'un des médiateurs entre le Hamas et Israël, a proposé une trêve de deux jours dans la bande de Gaza afin de libérer des otages encore retenus par le Hamas. Une trêve de deux jours en vue d'un "cessez-le-feu complet et de l'entre de l'aide humanitaire". 

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a proposé dimanche une trêve de deux jours dans la bande de Gaza pour y libérer des otages retenus dans le territoire palestinien, où la guerre entre le Hamas et l'armée israélienne fait rage depuis plus d'un an. Cette déclaration intervient alors que de nouvelles négociations autour d'un cessez-le-feu à Gaza étaient attendues dimanche au Qatar entre Israéliens, Américains et Qataris.

Abdel Fattah al-Sissi, dont le pays est l'un des médiateurs entre le Hamas et Israël, a proposé au Caire "un cessez-le-feu de deux jours durant lequel quatre otages seraient échangés contre des prisonniers" détenus par Israël, qui marque le 1er anniversaire hébraïque de l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 ayant déclenché la guerre à Gaza.

Un préalable avant d'engager "sous dix jours des négociations" en vue d'un "cessez-le-feu complet et de l'entrée de l'aide humanitaire" dans le territoire palestinien assiégé et en proie à un désastre humanitaire, a-t-il ajouté. Le président égyptien n'a pas précisé s'il avait présenté son plan au Hamas et à Israël, dont l'armée a mené des frappes samedi en Iran et poursuit ses bombardements à Gaza face au Hamas et au Liban face au Hezbollah, deux mouvements islamistes soutenus par Téhéran.

L'Iran avait "reçu des indications"

Dimanche, au lendemain de frappes israéliennes contre des sites militaires en Iran, le président iranien Massoud Pezeshkian a assuré que la République islamique ne cherchait pas la guerre. Mais il a promis une "réponse appropriée", malgré des appels à la retenue face au risque d'une escalade au Moyen-Orient, tandis que le guide suprême iranien Ali Khamenei a dit qu'il ne fallait "ni exagérer ni minimiser" ces frappes. Le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi a assuré avoir "reçu des indications" avant l'attaque ayant tué quatre militaires, sans plus de détails.

Selon le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, cette première attaque annoncée publiquement par Israël contre son ennemi juré a "atteint tous ses objectifs". Benjamin Netanyahu a indiqué que l'armée de l'air avait frappé les "capacités de défense de l'Iran et de fabrication des missiles" visant Israël, qui soutient le Hamas palestinien et le Hezbollah libanais. Alors qu'Israël a menacé l'Iran de lui faire "payer un prix élevé" s'il ripostait, le chef d'état-major de l'armée israélienne, le général Herzi Halevi, a assuré que son armée "pouvait faire beaucoup plus" et était "prête à faire face à tous les scénarios".

Dans ce contexte tendu, le Conseil de sécurité de l'ONU se réunira en urgence à la demande de l'Iran lundi à 19H00 GMT pour discuter de la situation au Moyen-Orient. L'attaque contre l'Iran a été menée en riposte à des tirs de missiles iraniens le 1er octobre sur Israël. Ces tirs visaient selon Téhéran à venger l'assassinat par Israël du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, près de Beyrouth, et celui du chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, dans une attaque à Téhéran imputée à Israël. Israël a affirmé que les frappes étaient aussi une riposte aux attaques des mouvements soutenus par l'Iran, en allusion au Hezbollah et au Hamas.

"Détresse insupportable"

Dans le nord de la bande de Gaza dimanche, des témoins ont rapporté des frappes, notamment à Jabalia, où l'armée israélienne mène depuis le 6 octobre une offensive terrestre et aérienne dévastatrice pour empêcher selon elle le Hamas de regrouper ses forces. Une frappe israélienne sur une école transformée en abri pour personnes déplacées depuis Jabalia a tué neuf Palestiniens près de Gaza-ville. "La détresse des civils palestiniens pris au piège dans le nord de Gaza est insupportable", a déclaré le patron de l'ONU Antonio Guterres.

L'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles israéliennes, incluant les otages tués ou morts en captivité. Sur les 251 personnes enlevées, 97 restent otages à Gaza dont 34 ont été déclarées mortes par l'armée. D'après le Hamas, au moins 42.847 Palestiniens, en majorité des civils, ont été tués dans l'offensive israélienne, des données jugées fiables par l'ONU.

En Israël, un camion a percuté à Ramat Hasharon un arrêt de bus près du QG du Mossad, le service de renseignement extérieur du pays, ainsi que d'autres bases du renseignement. Une personne est morte et une trentaine ont été blessés, selon la police, qui n'a pas précisé s'il s'agissait d'un attentat.

Frappes meurtrières au Liban

Au Liban, le Hezbollah, en soutien au Hamas, a ouvert le 8 octobre 2023 un front contre Israël. Après un an d'échanges de tirs transfrontaliers et après avoir affaibli le Hamas, l'armée israélienne a concentré ses opérations au Liban en menant à partir du 23 septembre des raids aériens intenses, principalement sur les fiefs du Hezbollah. Elle mène aussi une offensive terrestre depuis le 30 septembre dans le sud du Liban, où elle a dit avoir perdu 37 soldats dans les combats contre le Hezbollah.

Le mouvement libanais continue de lancer des drones et des roquettes sur Israël. Dans le sud du Liban, au moins 21 personnes ont été tuées dimanche dans des frappes israéliennes sur les localités de Haret Saïda, Aïn Baal et Bourj al-Chemali, selon le ministère de la Santé. Israël veut neutraliser le Hezbollah pour faire cesser les tirs de roquettes et permettre le retour de dizaines de milliers de déplacés chez eux. Au moins 1.620 personnes ont été tuées depuis le 23 septembre au Liban, d'après un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.