Selon Donald Trump, un homme armé aurait pu sauver des vies, lors des attentats du 13-Novembre à Paris. Les propos du président américain, vendredi soir lors de la convention nationale de la NRA, le lobby des armes, ont profondément choqué en France. Les familles de victimes appellent le gouvernement à réagir.
Des propos "indécents". Philippe Duperron a perdu son fils au Bataclan. "Monsieur Trump a été une fois de plus dans l'ineptie, dans la provocation et dans l'indécence", réagit le président de l'association "13onze15" sur Europe 1. "Choqué" et "meurtri", il demande ainsi "une prise de parole et une réaction officielle de la diplomatie française à une telle déclaration, qui est profondément choquante pour l'État, pour la ville de Paris et pour les victimes.
Sur Twitter, Aurelia Gilbert, rescapée du Bataclan, s'est quant à elle directement adressée à la déléguée interministérielle à l'aide aux victimes. "Plutôt que me donner une médaille, pourriez-vous demander à @francediplo d’exiger des excuses de @realDonaldTrump ?", a-t-elle demandé.
Bonjour @DIAVictimes
— Aurelia (@aurelia_gilbert) 5 mai 2018
Plutôt que me donner une médaille, pourriez-vous demander à @francediplo d’exiger des excuses de @realDonaldTrump ?#victimes #13-Nov https://t.co/bhYH5bmGFr via @franceinfo
Paris exprime sa "ferme désapprobation"
"La France exprime sa ferme désapprobation des propos du président Trump au sujet des attentats du 13 novembre 2015 à Paris et demande le respect de la mémoire des victimes", a finalement déclaré dans la soirée la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Agnès von der Mühll, dans un communiqué.
Ce qu'a dit Donald Trump. Mercredi soir, Donald Trump n'a pas hésité à utiliser les attentats du 13-Novembre pour défendre le lobby des armes aux États-Unis. "Ils (les terroristes, ndlr) ont pris leur temps et les ont tués un par un. Boum, viens là ; boum, viens là ; boum, viens là", a raconté le président, en faisant avec la main le geste d'un djihadiste tirant au pistolet sur les victimes. "Mais si un employé, ou juste un client avait eu une arme, ou si l'un de vous dans l'assistance avait été là avec une arme pointée dans la direction opposée, les terroristes aurait fui ou se seraient faits tirer dessus, et ça aurait été une toute autre histoire", a-t-il notamment affirmé (à partir de la 0'45 sur la vidéo).
Trump at #NRAConvention cites 2015 Paris, France attack that killed 130 people, says it wouldn't happen here because we have guns, but he never mentions the 851 people injured and 58 killed in the Las Vegas attack last October in gun-toting America. pic.twitter.com/LdQIgHgJFS
— Keith Boykin (@keithboykin) 4 mai 2018
"Obscène" pour Hollande, "indécent" pour Valls. L'ancien président français François Hollande et son Premier ministre Manuel Valls n'ont pas tardé à monter au créneau. "Les propos honteux et les simagrées obscènes de Donald Trump en disent long sur ce qu'il pense de la France et de ses valeurs", a estimé le premier dans un communiqué. "Indécent et incompétent. Que dire de plus ?", a quant à lui tweeté Manuel Valls.
Indécent et incompétent.Que dire de plus? https://t.co/Dr7zS5sh4P
— Manuel Valls (@manuelvalls) 5 mai 2018
Indignation et dégoût après les propos de Donald #Trump sur les #attentats du #13novembre. Solidarité avec les victimes et les Français choqués. La transgression, c'est l'irrespect.
— Bernard Cazeneuve (@BCazeneuve) 5 mai 2018
"Indignation et dégoût après les propos de Donald Trump sur les attentats du 13-Novembre. Solidarité avec les victimes et les Français choqués. La transgression, c'est l'irrespect", a aussi estimé l'ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve, ministre de l'Intérieur au moment des attentats de 2015, également sur Twitter.