"Un retour en arrière" : c'est ainsi, au micro d'Europe 1, que l'ancien procureur général Dominic Grieve qualifie mardi le reconfinement de l'Angleterre pour une durée probable de six semaines, annoncé lundi soir par Boris Johnson. Pour l'ex-député conservateur de Beaconsfield, au nord-ouest de Londres, la décision du Premier ministre britannique était inévitable, au regard de la progression fulgurante de l'épidémie de coronavirus outre-Manche depuis quelques semaines. Selon lui, Boris Johnson n'avait pas d'autre choix que d'instaurer des restrictions semblables à celle du premier confinement.
La population "prête à accepter"
"Nous sommes exactement où nous étions au moins à la fin du mois de mars 2020", regrette Dominic Grieve à propos de cette situation "précipitée par cette montée d'infections qui semblent être la variante du Covid-19". Celle-ci serait de 50% à 70 plus contagieuse que la souche originelle du Sars-CoV2, selon les scientifiques britanniques.
Pour autant, si l'Angleterre espérait voir l'épidémie "reculer à l'automne", la population n'est globalement pas hostile à ce reconfinement. "Je crois que la population est tout à fait prête à l'accepter", analyse Dominic Grieve. Selon un sondage YouGov publié lundi, pas moins de 79% de la population accepte cette mesure, rappelle l'ancien parlementaire. Pourtant, "il est certain que les gens vont être très déprimés" durant les prochaines semaines, qui seront "les plus dures", a mis en garde Boris Johnson.
Situation sanitaire critique
En Angleterre, la situation sanitaire s'est très nettement dégradée depuis plusieurs semaines. Les chiffres que Boris Johnson a donnés lundi soir pour justifier sa décision de reconfiner le pays sont alarmants : plus de 50.000 nouveaux cas sont enregistrés chaque jour depuis une semaine et le nombre de morts a bondi de 20% en quelques jours. Quant à l'occupation des hôpitaux, elle est supérieure de 40% à ce qu'elle a été au moment du premier pic, il y a dix mois.
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Dans ce contexte, les écoles et les commerces non essentiels devront donc rester fermés pendant six semaines, comme l'a annoncé Boris Johnson lundi soir. "Il est possible que le gouvernement puisse réviser ça plus tôt. Mais à mon avis, ça sera pour la mi-février", anticipe Dominic Grieve, qui mise, comme beaucoup de ses compatriotes, sur la campagne rapide de vaccination pour faire durablement reculer l'épidémie.