Un an après la condamnation d'une infirmière à la perpétuité pour le meurtre de sept nouveau-nés en 2015 et 2016, une enquête publique commence mardi au Royaume-Uni afin notamment d'étudier l'attitude de la direction de l'hôpital face aux premières alertes. Lucy Letby a été condamnée à la prison à vie en août 2023 pour le meurtre de sept nouveau-nés prématurés dans l'unité de soins intensifs de l'hôpital Countess of Chester, dans le nord-ouest de l'Angleterre, entre juin 2015 et juin 2016. Elle a également été reconnue coupable de sept tentatives de meurtre de bébés.
L'ex-infirmière de 34 ans, la pire tueuse d'enfants de l'histoire moderne du Royaume-Uni, a notamment injecté de l'air par intraveineuse aux bébés, utilisé leurs sondes naso-gastriques pour envoyer de l'air ou une surdose de lait dans leur estomac. Lucy Letby, condamnée à la perpétuité incompressible - une peine très rare dans ce pays -, a clamé son innocence tout au long du procès. La justice britannique lui a refusé toute possibilité de faire appel.
Pire tueuse d'enfants du Royaume-Uni
Peu après l'annonce du verdict, le gouvernement avait ordonné une enquête indépendante afin de "s'assurer que les familles obtiennent les réponses dont elles ont besoin". Elle doit porter "sur les circonstances derrière les horribles meurtres et tentatives de meurtre de bébés" à l'hôpital Countess of Chester. Mais cette enquête débute à un moment où la presse britannique relaie des doutes d'experts sur les preuves de la culpabilité de Lucy Letby.
Son nouvel avocat, Mark McDonald, a déclaré qu'il allait se tourner vers la Commission de révision des affaires criminelles (CCRC). Il s'est dit "encouragé" par des experts en néonatologie, des anesthésistes, des pathologistes, des statisticiens, qui "se sont manifestés" après avoir identifié des "failles" dans le procès. Malgré des demandes de report, l'enquête publique commence mardi à Liverpool (nord de l'Angleterre), présidée par Kathryn Thirlwall, une ancienne juge de la Cour d'appel. Les auditions devraient durer au moins jusqu'à la fin de l'année.
L'enquête va chercher à établir si "des soupçons auraient dû être émis plus tôt, si Lucy Letby aurait dû être suspendue plus tôt et si la police (...) aurait dû être informée plus tôt des soupçons qui pesaient sur elle". Elle va se pencher sur le conseil d'administration de l'hôpital, ainsi que sur les directeurs et les médecins. L'enquête va étudier les réponses apportées par les responsables de l'hôpital quand des inquiétudes concernant Lucy Letby ont été soulevées.
Plus largement, l'enquête va se pencher sur le fonctionnement du NHS, le service public de santé, et sur l'efficacité de ses structures de contrôle.