Le "choc" et "l'incrédulité" dominent à Southport comme dans tout le Royaume-Uni mardi au lendemain de l'attaque au couteau qui a tué trois fillettes et a blessé huit autres enfants dans un cours de danse dans le nord-ouest de l'Angleterre. La police a annoncé la mort d'une enfant âgée de neuf ans mardi dans la matinée des suites de ses blessures. Les deux premières victimes, décédées lundi, étaient âgées de six et sept ans.
Taylor Swift "complètement choquée" par le drame
Un adolescent de 17 ans a été arrêté peu après le drame qui a eu lieu lundi, en pleines vacances scolaires, lors d'une activité pour enfants de six à onze ans sur le thème de la star américaine Taylor Swift. La chanteuse, actuellement en pleine tournée mondiale, s'est dit "complètement choquée", dans un message diffusé sur Instagram. "Ce n'était que de petits enfants dans un cours de danse". La police n'a donné aucune indication pour l'instant sur un possible mobile, se contentant d'affirmer que la piste terroriste n'était pas retenue en l'état.
Dans la petite ville balnéaire à une vingtaine de kilomètres de Liverpool, la population est horrifiée. Les hommages affluent: des passants déposent des fleurs, des cartes ou des peluches dans Hart Street, la rue endeuillée. "Je n'arrive pas à croire que c'est arrivé si près d'ici", souligne sur place Leanne Hassan, dont la fille se trouvait dans une garderie à proximité. "Les enfants devraient être en sécurité dans un club de vacances... ils devraient pouvoir profiter de leurs vacances sans craindre d'être poignardés".
La population est en état "de choc, d'incrédulité et de frustration dans l'attente de nouvelles des autres blessés", témoigne aussi auprès de l'AFP Nigel Fawcett-Jones, aumônier d'une association évangélique locale.
Cinq des huit enfants blessés dans un état critique
Selon le dernier bilan de la police, cinq des huit enfants blessés sont dans un état "critique". Deux adultes ont également été grièvement blessés, probablement en tentant de "protéger" les enfants. Selon les médias britanniques, il s'agit de l'animatrice du club et d'un homme travaillant à côté, Jonathan Hayes, 63 ans.
Son épouse, Helen, a raconté au Daily Telegraph qu'il avait été poignardé à la jambe en tentant d'intervenir. "Il a entendu des cris et est sorti, il a vu l'agresseur, il a vu qu'il avait blessé un enfant et a essayé de lui enlever le couteau". Les témoins du drame ont décrit des scènes d'horreur avec des enfants en sang sortant dans la rue et des mères de famille bouleversées cherchant leurs petits.
Une ville "en deuil"
Selon le récit des faits donné par la police, appelée sur place peu avant midi lundi (11H00 GMT), l'assaillant est entré dans le bâtiment et a commencé à attaquer les enfants qui participaient à cette activité, présentée par les organisateurs sur les réseaux sociaux comme un cours de danse et de yoga sur le thème de Taylor Swift. Des fans britanniques de la chanteuse ont lancé une collecte sur internet qui a déjà réuni en quelques heures plusieurs dizaines de milliers d'euros.
Le club local de football a annulé un match amical prévu en soirée et a ouvert le salon de son stade pour les habitants qui souhaiteraient se rassembler après le drame. "La ville est sous le choc et en deuil", a réagi le député local Patrick Hurley auprès de l'AFP. Une veillée est prévue en fin de journée.
L'onde de choc s'est répandue dans tout le Royaume-Uni. La ministre de l'Intérieur Yvette Cooper s'est rendue sur place mardi matin pour rencontrer les forces de l'ordre. Devant la presse, elle a évoqué une "profonde tristesse dans tout le pays". "Je sais que tout le pays est profondément choqué" a réagi lundi le Premier ministre Keir Starmer, tandis que le roi Charles III a présenté dans une déclaration ses "condoléances les plus sincères, ses prières et sa plus profonde sympathie".
Le Royaume-Uni, où le port des armes à feu est strictement limité, connaît une recrudescence des violences à l'arme blanche (attaque contre les personnes, cambriolages, etc.), qui impliquent souvent des jeunes. Elles ont presque été multipliées par deux en dix ans, selon l'Office national des statistiques.