Russie : le Français accusé de collecte d'informations militaires reconnaît sa culpabilité, dit le FSB

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avec AFP
Laurent Vinatier, 47 ans, collaborateur d'une ONG suisse de règlement des conflits, arrêté en Russie début juin et accusé de collecter des renseignements sur l'armée russe, a reconnu sa culpabilité, a affirmé mercredi le Service russe de sécurité (FSB).

Un Français, collaborateur d'une ONG suisse de règlement des conflits, arrêté en Russie début juin et accusé de collecter des renseignements sur l'armée russe, a reconnu sa culpabilité, a affirmé mercredi le Service russe de sécurité (FSB). Laurent Vinatier, 47 ans, employé de l'ONG suisse Centre pour le dialogue humanitaire (HD), a été placé en détention provisoire à Moscou le 7 juin. Les enquêteurs russes l'accusent de ne pas s'être enregistré comme "agent de l'étranger", ainsi que de collecter des informations militaires.

Une arrestation sur fond de guerre en Ukraine

L'affaire est tombée en pleine aggravation des relations entre Moscou et Paris : la Russie est soupçonnée d'une série d'actes de déstabilisation et de désinformation en France, tandis que la France se voit reprocher son soutien croissant à l'Ukraine. "Dans le cadre de ses visites à Moscou, L. Vinatier a établi de nombreux contacts avec des représentants des milieux d'experts et de scientifiques (politologues, sociologues, économistes, experts militaires), ainsi qu'avec des fonctionnaires", a indiqué mercredi le FSB dans un communiqué.

"En communiquant avec ces personnes, le Français a notamment collecté des informations militaires et militaro-techniques qui pourraient être utilisées contre la sécurité de la Fédération de Russie par des services spéciaux étrangers", a-t-il affirmé. Lors d'un interrogatoire, "le citoyen français a entièrement reconnu sa culpabilité", assure le FSB.

Un délit passible de cinq ans de prison

Pour l'heure, le seul chef d'accusation retenu contre M. Vinatier est de ne pas s'être enregistré comme "agent de l'étranger" en tant que "personne qui a collecté exprès des informations sur les activités militaires et militaro-techniques de la Fédération de Russie". La législation sur les "agents de l'étranger" est largement utilisée par les autorités russes pour réprimer ou surveiller leurs détracteurs. Le délit est passible de cinq ans de prison.

Si jamais les accusations sont requalifiées en "espionnage", le Français risquera des peines bien plus lourdes allant jusqu'à 20 ans de prison. Les affaires pour "espionnage" ou "haute trahison" se sont multipliées ces dernières années dans le pays, notamment depuis le début de l'offensive russe en Ukraine en février 2022.