C'est sa mère qui l'avait signalé aux autorités. Aydin Sevigin, 20 ans, est jugé à partir de vendredi pour s'être procuré du matériel en vue de perpétrer un attentat suicide en Suède. Il avait été arrêté en février par les services du renseignement et du contre-terrorisme suédois (Säpo) après que sa mère ait découvert des achats suspects effectués par son fils.
Il tente de se rendre en Syrie. Avant de basculer, cet étudiant habitait une commune tranquille de la région de Stockholm. Il se destinait à l'enseignement. Sur Internet, le jeune homme consulte régulièrement des sites djihadistes pour y écouter des prêches ou des manuels du parfait artificier. Son portable, saisi depuis par les enquêteurs, a pour mot de passe le mot "jihad". En juin 2015, il tente "probablement" de se rendre en Syrie en passant par la Turquie, qui l'a expulsé à deux reprises. Sa mère avait alors vainement alerté la sécurité à l'aéroport Arlanda de Stockholm en disant craindre qu'il ne rejoigne les djihadistes.
Le kit de l'artificier. Mais le jeune homme se radicalise de plus en plus. En janvier, il retire des sommes en espèces pour acheter six bouteilles d'acétone, des allumettes, des billes d'acier, une cocotte-minute, du fil électrique, des piles et de l'adhésif. Le parfait kit de l'artificier. Ces composants peuvent en effet servir à fabriquer des explosifs. En février, sa mère signale aux autorités ces achats suspects. Le jeune homme est arrêté.
Il encourt la prison à vie. Aydin Sevigin n'a jamais fait de mystère de ses sympathies envers le groupe Etat islamique (EI). Il voulait partir en Syrie "défendre les femmes et les enfants contre les infidèles" et évoquait également la possibilité de frapper sur le sol suédois, selon son entourage. Le procès qui s'est ouvert vendredi doit durer trois jours. L'accusé encourt la prison à vie.