Dans un froid glacial, les sauveteurs mènent mardi une course contre la montre pour tenter de porter secours aux rescapés au lendemain du puissant séisme dont le bilan, en constante aggravation, dépasse désormais les 6.200 morts en Turquie et en Syrie. 23 millions de personnes sont "potentiellement exposées, dont environ cinq millions de personnes vulnérables", a mis en garde l'Organisation mondiale de la santé (OMS). L'OMS avait auparavant dit redouter "des bilans huit fois plus élevés que les nombres initiaux".
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Des températures glaciales
C'est une course contre la montre que mènent donc les sauveteurs. L'aide française a commencé à arriver mardi, notamment les secouristes de la Sécurité civile, mais aussi du GSF, le Groupe de secours catastrophe français, association humanitaire créée par Thierry Velu. "On est sur le lieu de l'épicentre et là, on vient de voir une victime qu'on a mis 3h à sortir. C'est énormément de soulagement parce que les températures sont glaciales. Il fait très froid donc les jours des personnes qui sont malheureusement coincées sous les décombres, sont actuellement comptés. Les personnes restent au pied de leur immeuble et ils ont une lueur d'espoir. Ils souhaitent que l'on retrouve les personnes disparues", a déclaré Thierry Velu.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a décrété l'état d'urgence pour trois mois dans les dix provinces touchées. 45 pays ont proposé leur aide. En attendant, les habitants tentent de sauver des vies, souvent à mains nues en enlevant pierre par pierre, parfois à l'aide de barres de fer, les débris qui recouvrent les corps des victimes et leurs appels au secours. "Je suis restée bloquée pendant neuf ou dix heures sous les décombres. On m'a dit que beaucoup de gravats étaient tombés sur moi. Quelqu'un a essayé de me dégager par au-dessus et moi je poussais par en-dessous. Il a d'abord sauvé ma femme, puis il est revenu me chercher. Que Dieu vienne en aide à tous ces gens ici. On était avec eux en-dessous. Certains y sont toujours, c’est terrible, des gens souffrent", a rapporté un survivant du séisme à Antioche.
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Au niveau de l'épicentre, les secours manquent à l'appel
Dans la région où se trouve l'épicentre du séisme, les secours ne sont jamais arrivés. "Regardez notre situation ici. Où est l'État? Où sont-ils ? Mais je ne peux pas faire revenir mon frère des ruines. Je ne peux pas faire revenir mon neveu. Regardez autour de vous, il n'y a aucun représentant de l'Etat. Depuis deux jours, nous n'avons pas vu l'État par ici. Ils n'ont pas apporté une seule brique, pas une seule. Les enfants sont gelés par le froid", a déclaré Ali qui a perdu ses proches et implore l'aide des autorités turques. Les hôpitaux sont saturés, les blessés sont parfois traités en pleine rue. Dans le chaos, les rescapés grelottent. Dans certaines villes, ils sont accueillis dans des gymnases, des collèges ou les mosquées. Mais beaucoup préfèrent dormir dehors par crainte de nouveaux effondrements.