"Seul le socialisme peut sauver la Chine", a déclaré mardi le président chinois Xi Jinping deux jours après sa réélection à l'unanimité par le parlement, qui lui a aussi offert la possibilité de rester à la tête de l'Etat aussi longtemps qu'il lui plaira. Dans un discours solennel à la clôture de la session plénière annuelle de l'Assemblée nationale populaire, l'homme fort de Pékin, considéré comme le plus puissant dirigeant chinois depuis au moins un quart de siècle, a réaffirmé le rôle dirigeant du Parti communiste chinois (PCC). "L'histoire a prouvé et continuera à prouver que seul le socialisme peut sauver la Chine", a lancé Xi Jinping, alors que la République populaire célébrera l'an prochain le 70e anniversaire de sa fondation. "Ce n'est qu'en développant le socialisme aux caractéristiques chinoises que nous pourrons accomplir la grande renaissance de la Nation chinoise", a-t-il affirmé, dans ce discours aux accents patriotiques.
Allusion au protectionnisme décidé par Trump. En direction des pays étrangers, Xi Jinping a assuré que l'essor phénoménal de son pays depuis près de quatre décennies ne constituait "une menace" pour quiconque. "La Chine ne sacrifiera jamais les intérêts des autres pays pour assurer son propre développement", a lancé le chef de la deuxième économie mondiale, en butte aux menaces protectionnistes du président américain Donald Trump. "Seuls ceux qui ont pour habitude de menacer les autres considèrent les autres comme une menace", a-t-il observé dans une allusion voilée aux pays occidentaux et notamment aux Etats-Unis. "Personne ne doit se méprendre ni déformer les aspirations sincères et les actes du peuple chinois pour contribuer à la paix et au développement de l'humanité.
Mise en garde à Taïwan. Xi Jinping a cependant adressé une nouvelle mise en garde à Taïwan, l'île revendiquée par Pékin depuis 1949, avertissant que son pays n'accepterait "jamais" la séparation d'un seul pouce de son territoire. "Les actes et les manœuvres visant à séparer le pays sont voués à l'échec", a-t-il averti, alors que les Etats-Unis viennent d'adopter une loi autorisant des hauts responsables américains à se rendre à Taïwan et vice-versa. Cette loi est un camouflet pour Pékin qui se considère comme le seul représentant légitime de Taïwan et n'autorise pas de contacts entre le gouvernement taïwanais et des pays étrangers.