L'ex-agent double Sergueï Skripal avait écrit il y a quelques années au président Poutine pour obtenir son "pardon" et rentrer en Russie, a affirmé à la BBC un ami d'enfance, le Kremlin niant en revanche l'existence d'une telle missive. Sergueï Skripal, victime d'un empoisonnement le 4 mars à Salisbury en Angleterre, "m'a appelé en 2012, nous avons parlé pendant une demi-heure", a déclaré Vladimir Timochkov dans une interview publiée samedi par la BBC.
Il "regrettait" son passé d'agent double. "Il disait qu'il n'était pas un traître (...) et qu'il avait écrit à Vladimir Poutine pour être intégralement pardonné et autorisé à se rendre en Russie", ajoute-t-il. Ancien colonel du service de renseignement de l'armée russe (GRU), Sergueï Skripal avait été accusé par Moscou de "haute trahison" pour avoir vendu des informations au renseignement britannique et condamné en 2006 à treize ans de prison. En 2010, il avait bénéficié d'un échange d'espions organisé entre Moscou et Washington. Selon Vladimir Timochkov, Sergueï Skripal "regrettait" son passé d'agent double qui a fait de sa vie un "vrai gâchis".
Le Kremlin dément. Sergueï Skripal, ajoute son ami, ne se considère pas non plus comme un "traître", parce qu'"il a prêté serment à sa patrie socialiste, l'Union soviétique, et pas à la Russie". Suite à la publication de cette interview, l'ambassade de Russie à Londres a diffusé une déclaration d'un porte-parole du Kremlin affirmant qu'"il n'y a pas de lettre de Sergueï Skripal demandant au président Poutine de l'autoriser à revenir en Russe". La Première ministre britannique Theresa May a accusé la Russie d'être responsable de l'empoisonnement de Sergueï Skripal, 66 ans, et de sa fille Ioulia, 33 ans, ce que Moscou nie. Victimes, selon Londres, d'un agent innervant, ils ont été hospitalisés dans un état critique.