Acte 2 de la tournée de Joe Biden en Europe. Après le G7 au Royaume-Uni, place lundi au sommet de l’Otan en Belgique, qui marquera "les retrouvailles" entre l'Amérique et ses alliés, malmenés durant la présidence de Donald Trump. Pour les Européens, l'un des enjeux sera de se positionner face aux Américains : se ranger derrière eux, comme avant l'ère Trump, ou bien affirmer un peu plus leur autonomie. Emmanuel Macron, lui, veut que l'UE parle d’égal à égal aux Etats-Unis.
"Je pense que l’Otan aujourd’hui est dans une situation qui nécessite une très grande clarification stratégique. L'Otan a été construit pour faire face au pacte de Varsovie. Elle s’est structurée idéologiquement dans ce face à face. Il n’est plus. On a besoin de dire qui est notre ennemi et où", a déclaré le président français dimanche lors d'une conférence de presse à l'issue du G7. Le chef de l'Etat a d'ailleurs lancé quelques piques ces derniers jours, notamment sur le fait que les Etats-Unis voudraient voir la Chine identifiée comme le nouvel ennemi commun. "La Chine n’est pas dans la géographie atlantique, ou alors ma carte a un problème", a-t-il fait remarquer lors d’une conférence de presse.
Contraste entre Trump et Biden
Pas sûr toutefois que ces velléités d’indépendance soient trop du goût des autres Européens. Soulagés, ils veulent d’abord savourer le retour américain et effacer le traumatisme Trump. En 2018, lors du précédent sommet à Bruxelles, le milliardaire avait provoqué un esclandre, égrenant ses exigences financières et attaquant l’Allemagne sur sa dépendance énergétique vis-à-vis de Moscou. Le contraste avec Joe Biden est saisissant : lui a dès dimanche réaffirmé que la défense d’un allié attaqué restait une "obligation sacrée" pour les Etats-Unis.
Lundi, les dirigeants devront jeter les bases du futur concept stratégique de l’alliance. Quels sont ses nouveaux ennemis ? Le cyber, le terrorisme, la Chine, la Russie ? Ce sommet sera celui des retrouvailles, mais il y aura du fond aussi.