Des dizaines de cas de suffocation ont été rapportés après des raids aériens du régime syrien et de son allié russe sur le fief rebelle dans la Ghouta orientale, a annoncé jeudi une ONG. Le personnel médical a évoqué une possible attaque chimique. Le régime mène dans cette zone, aux portes de Damas, une offensive d'une intensité sans précédent contre l'enclave rebelle, et les bombardements ont tué plus de 860 civils depuis le 18 février.
Aviation russe. Tard dans la nuit de mercredi, au moins 60 personnes ont souffert de difficultés respiratoires dans les localités de Saqba et Hammouriyé, après des frappes aériennes, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Selon l'ONG, les raids ont été menés par les aviations du régime et de la Russie, allié indéfectible de Damas qui a démenti par le passé mener des frappes dans la Ghouta orientale.
Des médecins dans un établissement médical de l'enclave rebelle ont assuré de leur côté avoir traité au moins 29 patients qui présentaient des symptômes d'exposition au gaz de chlore, selon la Société médicale syro-américaine (SAMS), une ONG qui soutient des centres médicaux en Syrie. "En raison d'une attaque au gaz de chlore dans la Ghouta orientale, des patients souffrent de difficultés respiratoires sévères", a indiqué SAMS tard mercredi sur les réseaux sociaux.
Sur un toit pour mieux respirer. Dans la localité de Hammouriyé, un correspondant de l'AFP a pu voir des dizaines de personnes, femmes et enfants, quitter les sous-sols où ils sont terrés pour échapper aux raids aériens, et s'installer sur un toit dans l'espoir de pouvoir mieux respirer. Les parents ont déshabillé les enfants qui toussaient sans cesse pour les laver à grande eau, et tenter d'éliminer une possible présence de gaz toxique sur leur corps. Des cas de suffocation similaires ont déjà été rapportés à deux reprises ces derniers jours dans l'enclave rebelle, selon l'OSDH.
Accusations "irréalistes" selon Damas. Le régime syrien, qui a plusieurs fois démenti utiliser des armes chimiques, a été pointé du doigt ces dernières semaines pour des attaques présumées au gaz de chlore. Ces accusations, "irréalistes" selon le président syrien Bachar al-Assad, ont provoqué un tollé sur la scène internationale, Washington et Paris brandissant la menace de frappes en Syrie.