Syrie : le parquet antiterroriste français «vigilant» après la chute du régime de Bachar al-Assad
Après la prise de Damas, ce week-end, par les rebelles et la chute du président Bachar al-Assad, les autorités françaises restent "vigilantes" sur la situation en Syrie. En revanche, le procureur antiterroriste Olivier Christen a précisé que l'inquiétude n'était pour autant pas "montée d'un cran" sur d'éventuelles répercussions en France.
Les autorités françaises sont "vigilantes" sur la situation en Syrie après la prise de Damas par les rebelles et la chute du président Bachar al-Assad, mais sans que l'inquiétude ne soit "montée d'un cran" sur d'éventuelles répercussions en France, a déclaré mardi le procureur antiterroriste Olivier Christen.
"Le changement de régime en Syrie peut être considéré comme une forme de déflagration dont l'écho va devoir être mesuré", a-t-il souligné sur RTL.
"Détection" des personnes en voie de radicalisation violente
"Nous ne sommes pas montés d'un cran dans l'inquiétude, nous sommes vigilants parce que dès lors qu'il y a une situation géopolitique mouvante (...) nous savons d'expérience que ces tensions peuvent avoir des répercussions sur ce qui est appelé la jihadosphère", a ajouté Olivier Christen.
"Il est difficile de savoir dans quelle mesure cette aggravation des tensions aura un impact sur les motivations des personnes qui sont en voie de radicalisation violente", a expliqué le procureur. Il a soutenu que le Pnat (Parquet national antiterroriste) et la DGSI (Direction générale de la sécurité intérieure) travaillaient à leur "détection" et à la mesure de l'écho en France des événements en Syrie.
Au moins deux Français étaient détenus dans les prisons
Entamée le 27 novembre, une offensive éclair de groupes rebelles dirigés par le groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS) a mis fin dimanche au régime de Bachar al-Assad après 13 ans de guerre civile. Le président Assad a fui le pays avec sa famille pour Moscou, selon les agences de presse russes.
Dès sa chute après 24 ans à la tête du pays, rebelles et civils se sont rués vers les prisons pour libérer les détenus, d'autres ont enchaîné les célébrations. Le Pnat estime que certains Français, dont les autorités ont perdu la trace, étaient détenus dans ces prisons. "Deux sont connus avec certitude, nous supposons qu'il y a un volant plus large", a noté Olivier Christen.
"Un calendrier syro-syrien"
Lundi, le groupe HTS a lancé les discussions sur le transfert du pouvoir. "Ce groupe-là a un calendrier syro-syrien", a souligné le procureur, estimant qu'il ne présente pas "un gros risque de créer une menace projetée", c'est-à-dire de mettre sur pied des "commandos pour les envoyer sur le territoire européen".
Il a rappelé que le groupe, ex-branche syrienne d'Al-Qaïda, affirme avoir rompu avec le jihadisme et que l'"Etat islamique reste très affaibli" dans la région.