La Turquie tente de se relever après le double séisme qui a fait plus de 50.000 morts il y a un mois et demi. Le président Erdogan continue d'essuyer les critiques sur sa mauvaise gestion de la catastrophe. Avant que les bâtiments en ruine ne soient rasés, les familles tentent de récupérer quelques souvenirs. Dans l'urgence, Moustafa est arrivé à six heures du matin avec un camion et quelques copains. La veille, un voisin le prévient par SMS : son immeuble sera détruit dans l'après-midi.
Un déménagement dans la précipitation
"Le jour du tremblement de terre, nous n'avons sorti que nos pyjamas. Nous sommes revenus et nous avons sorti quelques objets. C'était très dangereux de rentrer à l'intérieur", témoigne-t-il au micro d'Europe 1. Quelques rues plus loin, deux amies pleurent. Elles regardent le quartier dans lequel elles ont grandi, disparaître sous les pelleteuses. "Nos économies, nos rêves, nos espoirs, tout est parti, tout est fini", disent-elles.
Emril, lui, n'a rien pu sauver. Il craint surtout de ne jamais retrouver un appartement similaire au sien. Il y avait mis toutes ses économies : "Le gouvernement dit qu'il nous livrera un nouveau logement mais à 25 ou 30 kilomètres d'ici. Notre maison était en plein centre-ville. Elle avait trois fois plus de valeur que celle qu'ils nous promettent aujourd'hui".
Selon le président Recep Tayyip Erdogan, la moitié des 650.000 logements à reconstruire seront debout d'ici à un an. Devant la tâche à accomplir à Antakya, les habitants jugent ce délai peu probable.