Le bilan, encore provisoire, s'alourdit à Ankara. Au moins 86 personnes ont été tuées et 186 blessées samedi matin lors d'une double explosion survenue près de la principale gare de cette ville de Turquie, selon le tout dernier bilan annoncé par Mehmet Müezzinoglu, le ministre turc de la Santé, en début d'après-midi. "62 personnes ont été tuées sur le coup et 24 autres sont décédées à l'hôpital", a indiqué le ministre lors d'une conférence de presse dans la capitale turque, précisant que 186 autres personnes avaient été blessées, dont 28 grièvement. Un précédent bilan, communiqué plus tôt dans la journée par le ministère de l'Intérieur, faisait état de 30 morts.
Selon l'AFP, après le drame, la police tirait en l'air afin de disperser des manifestants en colère. Ces explosions sont survenues avant un rassemblement de l'opposition en faveur de la paix et à trois semaines des législatives. Il s'agit probablement d'un attentat terroriste, selon des responsables gouvernementaux turcs.
30 dead, 126 injuired in Ankara PKK provocation blast http://t.co/EqCgMypLq4pic.twitter.com/6g2v2ikrhz
— Turkish Sight (@TurkishSight) 10 Octobre 2015
"Une grosse et une petite explosion". Un rassemblement en faveur de la paix était prévu dans l'après-midi sur le site de l'explosion, à l'appel de plusieurs syndicats et partis politiques de gauche dont le principal parti prokurde du pays, le Parti démocratique des peuples (HDP). "On a entendu une grosse et une petite explosion et il y a eu un gros mouvement de panique, ensuite nous avons vu des corps qui jonchaient l'esplanade de la gare", a déclaré à l'AFP Ahmet Onen, un retraité de 52 ans qui quittait les lieux avec sa femme. "Une manifestation destinée à promouvoir la paix a été transformée en massacre, je ne comprends pas", a-t-il ajouté.
#Turkey: Ankara bomb(s) explosion. Photo posted by @VolkanGorendagpic.twitter.com/KEzZKfFVxo
— Stratos Safioleas (@stratosathens) 10 Octobre 2015
"Policiers assassins". Trois heures après les explosons, la police turque a tiré des coups de feu en l'air pour disperser des manifestants en colère qui tentaient de s'approcher des abords de la gare d'Ankara. Ces manifestants, qui devaient participer à la manifestation, criaient "policiers assassins" lorsqu'ils ont été repoussés par les forces de l'ordre.
Attentat suicide ? Le président turc Recep Tayyip Reccep Erdogan a condamné une "attaque haineuse". Son origine n'a pas encoreété déterminée mais, selon des sources gouvernementales citées par les médias locaux, elle aurait pour origine un attentat suicide. "Nous tentons de déterminer les causes de l'explosion et nous rendrons publiques les résultats de notre enquête le plus vite possible", a déclaré une source gouvernementale qui s'exprimait sous couvert de l'anonymat.
Un attentat de l'EI il y a trois mois. Cette double explosion intervient à trois semaines des élections législatives et près de trois mois après un attentat suicide, attribué au groupe jihadiste Etat islamique (EI), qui avait fait 32 morts parmi des militants de la cause prokurde. Dans la foulée de cette explosion, de violents affrontements ont repris entre l'armée turque et les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), faisant voler en éclat un fragile cessez-le-feu qui tenait depuis mars 2013.