Le président américain Joe Biden et plusieurs dirigeants européens ont convenu mardi lors d'un appel téléphonique de continuer à sanctionner Moscou pour son invasion de l'Ukraine, mettant en garde contre tout "relâchement de la détermination occidentale".
"Aucun relâchement de la détermination occidentale"
Au cours de cette conversation téléphonique d'environ une heure, les dirigeants américain, britannique, français, allemand et italien ont affirmé "leur détermination à continuer d'accroître le coût payé par la Russie pour son attaque brutale de l'Ukraine, ainsi que de continuer à apporter une aide sécuritaire à l'Ukraine pour qu'elle se défende", selon un communiqué de la Maison Blanche. Joe Biden, Boris Johnson, Emmanuel Macron, Olaf Scholz et Mario Draghi se sont aussi accordés sur le fait "qu'il ne pouvait y avoir aucun relâchement de la détermination occidentale tant que l'horreur infligée à l'Ukraine ne serait pas terminée", selon un communiqué publié par Downing Street.
Le président américain a par ailleurs affirmé que les Occidentaux attendaient de voir si la Russie "tenait parole" sur la réduction de son activité militaire en direction de Kiev et Tcherniguiv, en Ukraine. "Il semble y avoir un consensus sur le fait qu'il faut voir ce qu'ils ont à offrir", a ainsi affirmé Joe Biden auprès de journalistes. Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a lui aussi souligné que le régime de Poutine devait être jugé "sur ses actes et non sur ses paroles", selon un communiqué.
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Des pourparlers entre Moscou et Kiev
Des délégations russe et ukrainienne s'étaient réunies mardi à Istanbul pour des pourparlers qualifiés de "substantiels" par le représentant du Kremlin, Vladimir Medinski, à l'issue des discussions. La Russie a notamment promis de "radicalement" réduire son activité militaire en direction de Kiev et Tcherniguiv, en Ukraine. De son côté, le négociateur en chef ukrainien a indiqué que son pays accepterait d'être neutre s'il obtient un "accord international" pour garantir sa sécurité.
Il a estimé qu'après les discussions de mardi à Istanbul, les conditions étaient "suffisantes" pour une rencontre au sommet entre les présidents russe Vladimir Poutine et ukrainien Volodymyr Zelensky. Samedi, en conclusion d'une tournée européenne, Joe Biden avait semé le trouble en lançant que son homologue russe ne pouvait "pas rester au pouvoir", petite phrase improvisée par le président et aussitôt minimisée par la Maison Blanche.
Plusieurs experts et dirigeants de pays alliés des États-Unis ont estimé que cette déclaration allait à l'encontre des efforts des Occidentaux pour ne pas justifier une escalade russe dans la guerre menée par Moscou en Ukraine. Joe Biden a toutefois affirmé lundi qu'il ne retirait pas ses propos, qui exprimaient selon lui son "indignation" personnelle et pas une "politique" en faveur d'un changement de régime.