À Boutcha, dans le nord-ouest de Kiev en Ukraine, un journaliste de l'AFP a vu samedi les corps d'une vingtaine d'hommes, gisant dans une rue. Ces personnes ont été "toutes tuées d'une balle à l'arrière de la tête", selon Anatoly Fedorouk, le maire de cette ville reprise aux Russes, où près de 300 cadavres ont été enterrés dans des fosses communes. "Nous avons trouvé des fosses communes. Nous avons trouvé des gens avec les mains et les jambes ligotées (...) et avec des coups de feu, des impacts de balles, à l'arrière de la tête", a déclaré à la BBC le porte-parole du président ukrainien, Serguiï Nikiforovil. "C'étaient clairement des civils et ils ont été exécutés". "Cela ressemble exactement à des crimes de guerre", a-t-il estimé.
Bucha massacre was deliberate. Russians aim to eliminate as many Ukrainians as they can. We must stop them and kick them out. I demand new devastating G7 sanctions NOW:
— Dmytro Kuleba (@DmytroKuleba) April 3, 2022
-Oil, gas, coal embargo
-Close all ports to Russian vessels and goods
-Disconnect all Russian banks from SWIFT pic.twitter.com/oZkCAETCQp
De nouvelles sanctions évoquées
"Le massacre de Boutcha était délibéré. Les Russes veulent éliminer autant d'Ukrainiens qu'ils le peuvent. Nous devons les arrêter et les mettre dehors. J'exige de nouvelles sanctions dévastatrices du G7 MAINTENANT", a écrit sur Twitter le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kouleba. Son homologue britannique Liz Truss s'est dite "horrifiée par les atrocités à Boutcha et d'autres villes" et a réclamé une "enquête pour crimes de guerre".
Shocked by haunting images of atrocities committed by Russian army in Kyiv liberated region #BuchaMassacre
— Charles Michel (@eucopresident) April 3, 2022
EU is assisting #Ukraine & NGO’s in gathering of necessary evidence for pursuit in international courts.
Further EU sanctions & support are on their way.
Слава Україні!
Le président du Conseil européen, Charles Michel, s'est également dit "choqué par les images obsédantes des atrocités commises par l'armée russe dans la région libérée de Kiev", sur Twitter. "L'UE aide l'Ukraine et des ONG à rassembler les preuves nécessaires pour des poursuites devant les cours internationales", a-t-il dit, en ajoutant : "plus de sanctions et d'aide de l'UE sont en chemin".
Le vice-chancelier et ministre allemand de l'Economie, Robert Habeck, a dénoncé dimanche un "terrible crime de guerre" et a souhaité que de nouvelles sanctions économiques soient adoptées par les pays de l'UE contre la Russie. "Ce terrible crime de guerre ne peut pas rester sans réponse", a affirmé l'écologiste au journal allemand Bild, au lendemain de la découverte de nombreux cadavres à Boutcha, une ville au Nord-Ouest de Kiev, reprise aux Russes. "Je pense qu'un renforcement des sanctions est indiqué. C'est ce que nous préparons avec nos partenaires de l'UE", a-t-il ajouté.
Les Russes laissent derrière eux "un désastre total"
Boutcha et la ville voisine d'Irpin, rendues méconnaissables par les bombardements, ont été le théâtre de certains des combats les plus féroces depuis que la Russie a attaqué l'Ukraine le 24 février, quand les soldats russes tentaient alors d'encercler Kiev. Dimanche matin, c'est la ville historique d'Odessa qui a vécu une série de frappes aériennes.
Selon l'Ukraine, les localités d'Irpin, Boutcha, Gostomel et toute la région de Kiev "ont été libérées de l'envahisseur" qui abandonne des villes-clés près de la capitale ainsi que de Tcherniguiv, dans le Nord du pays, pour se redéployer vers l'Est et le Sud et "garder le contrôle" des territoires qu'elles y occupent. Mais les Russes laissent derrière eux "un désastre total et de nombreux dangers", a dénoncé le président ukrainien Volodymyr Zelensky sur Facebook, en les accusant de "miner les territoires qu'ils quittent, des maisons, des munitions et même des cadavres".