Le drone militaire de conception soviétique qui s'est écrasé jeudi à Zagreb transportait une bombe aérienne, a dit dimanche le ministre croate de la Défense, qui a déploré des "manquements" dans la réaction de certains alliés au sein de l'Otan. "Nous avons découvert sur l'engin des parties de la bombe aérienne (...) et nous pouvons dire pour l'instant qu'il s'agit d'une bombe aérienne qui était utilisée sur des avions de fabrication soviétique", a déclaré à la presse le ministre croate de la Défense, Mario Banozic.
Un engin "lancé sur le territoire de l'Ukraine"
Les autorités croates ont précisé samedi que l'engin, "lancé sur le territoire de l'Ukraine", était un Tupolev Tu-141 Strizh, un aéronef télécommandé fabriqué dans les années 1970 et 1980 pour les besoins de l'armée soviétique qui l'utilisait pour des missions de reconnaissance. Selon le ministre, ce drone de plus de 6 tonnes a subi des "modifications (...) selon toute évidence, ces derniers temps". "Les traces de l'explosif et autres éléments trouvés laissent supposer que cet engin n'était pas destiné à la reconnaissance", a dit Mario Banozic.
Il n'a pas indiqué si la bombe avait explosé, et n'a pas su en préciser le type. L'épave du drone et les fragments de la bombe seront transportés "dans une zone militaire où une analyse détaillée sera faite", a-t-il expliqué. L'engin s'est écrasé jeudi soir dans un parc situé à six kilomètres du centre de Zagreb, à côté d'une cité universitaire hébergeant 4.500 étudiants et à quelque 200 mètres d'un quartier résidentiel, sans faire de victimes. Une quarantaine de voitures garées sur un parking ont été endommagées.
La découverte de la boîte noire pour déterminer son point de départ
Les enquêteurs ont découvert aussi la "boîte noire" de l'engin qui devrait permettre, avec les coordonnées de la trajectoire enregistrées par des radars, de déterminer son point de départ, selon le ministre. Il a annoncé que la chute du drone serait évoquée lors d'une réunion ministérielle des pays membres de l'Otan mercredi, et notamment des "manquements qui se sont produits en Roumanie et en Hongrie".
Les autorités croates affirment que l'engin a volé pendant environ 40 minutes dans l'espace aérien hongrois et que la Croatie n'en a pas été informée. Avant de s'écraser à Zagreb, le drone a volé pendant sept minutes dans l'espace croate, selon la même source. Le Premier ministre croate Andrej Plenkovic a déploré samedi les défauts de coordination au sein de l'Otan dans cet "incident".