Le maire communiste de Gennevilliers, près de Paris, s'est vu interdire lundi l'entrée en Israël en raison de son soutien au boycott de ce pays, a annoncé le gouvernement israélien. Refoulé à la frontière entre la Jordanie et la Cisjordanie occupée par les autorités israéliennes, le maire, Patrice Leclerc a réagi en dénonçant une "humiliation" et l'"arbitraire intolérable" pratiqué selon lui par l'Etat hébreu envers "ceux qui agissent pour le droit des Palestiniens à disposer d'un État libre et indépendant".
Israël invoque une loi de 2017. "Il a été décidé de ne pas l'autoriser à se rendre en Israël" car "il s'agit de quelqu'un qui soutient le BDS", le mouvement Boycott, Désinvestissement et Sanctions contre Israël, ont annoncé les ministères israéliens de l'Intérieur et des Affaires Stratégiques dans un communiqué. En mars 2017, le Parlement israélien a voté une loi interdisant l'entrée en Israël des partisans du mouvement BDS. "Nous ne permettons pas à ceux qui agissent contre Israël d'entrer dans le pays pour s'y livrer à des provocations", a expliqué le ministre de l'Intérieur Arieh Deri.
Une vingtaine d'organisations concernées. La campagne mondiale non-gouvernementale BDS entend faire pression sur Israël pour mettre notamment fin à l'occupation des Territoires palestiniens, jugée illégale par la communauté internationale. Ce mouvement s'inspire de la lutte menée contre le régime de l'apartheid en Afrique du sud. Le gouvernement israélien combat de son côté farouchement tout ce qui ressemble à une entreprise de boycott, qu'il assimile à une menace stratégique et dénonce comme une remise en cause de la légitimité de l'Etat d'Israël. Il a publié en janvier dernier une liste d'une vingtaine d'organisations dont les membres sont interdits d'entrée en Israël, dont onze européennes, comme BDS France, Palestine Solidarity Campaign ou l'Association France-Palestine Solidarité.
BDS se targe périodiquement de succès symboliques tels les refus de certains artistes de se produire en Israël ce qui a un énorme retentissement dans les médias, mais le patronat israélien minimise l'impact économique réel de ces appels au boycott.