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Geoffrey Branger / Crédits photo : CHRISTOPHER FURLONG / GETTY IMAGES EUROPE / GETTY IMAGES VIA AFP
Là où les forces de l'ordre redoutaient des dizaines de nouveaux rassemblements anti-immigration et des éruptions de violences mercredi soir, des milliers de personnes ont manifesté dans plusieurs villes pour marquer leur opposition au racisme et à l'islamophobie. Le pays se retrouve désormais divisé en deux.

Le Premier ministre britannique Keir Starmer a appelé jeudi à ne pas "relâcher" les efforts contre les violences d'extrême droite qui secouent le Royaume-Uni depuis une semaine, au lendemain d'une accalmie marquée par des manifestations antiracistes pacifiques. Si la situation s'est un peu apaisée, les récents événements sont bien présents dans les têtes, notamment à Leicester, comme l'a constaté Europe 1.

"Nous payons beaucoup pour tous ces étrangers"

C'est une ville typique du centre de l'Angleterre, composée de petits immeubles de briques rouges. 400.000 habitants y vivent dont deux tiers sont d'origine étrangère. C'est ce que critiquent les manifestants anti-migrants comme Adam, 62 ans, qui a toujours vécu à Leicester. "Je vois beaucoup de gens arrivés par bateaux, je vois ces milliers et centaines de milliers de personnes hébergées, nourries... Nous payons beaucoup pour tous ces étrangers, je veux dire, cette attaque au couteau à Southport, c'est juste une conséquence de tout ça...", affirme-t-il.

"C'est une chose de participer à une manifestation, c'en est une autre de commettre des violences"

Mercredi, une importante manifestation anti-raciste a ressemblé plusieurs centaines de personnes dans le centre-ville. Kim, membre d'une association de défense des migrants, était présente. "Nous avons depuis plus de dix ans des parties politiques qui utilisent l'immigration pour diviser la population. Je ne suis pas surprise, mais en même temps, je suis tout de même choquée de voir qu'autant de personnes ont rejoint leurs rangs. Ces émeutes contre l'immigration, vous savez, c'est une chose de participer à une manifestation, c'en est une autre de s'organiser et d'aller commettre des violences un masque sur la tête", témoigne-t-elle au micro d'Europe 1.

Dans cette ville, comme dans une grande partie du Royaume-Uni, ces deux mondes sont de plus en plus difficiles à réconcilier. À Leicester, des violences ethniques ont lieu régulièrement depuis plus de deux ans.