Le président (LR) de la métropole niçoise Christian Estrosi essuyait vendredi des critiques pour un voyage en Israël, durant lequel il a apporté son soutien au premier ministre Benjamin Netanyahou après la résolution de l'Onu condamnant la politique de colonisation. Christian Estrosi, également président de la région Provence Alpes-Côte d'Azur (Paca), a expliqué le 25 décembre sur Twitter partir en Israël pour y "témoigner (son) soutien" à Benjamin Netanyahou après le vote d'une résolution "dangereuse qui attaque la seule démocratie de la région". L'avant-veille, le Conseil de sécurité des Nations unies avait réclamé, pour la première fois depuis 1979, l'arrêt de la colonisation dans les territoires palestiniens.
Des projets de coopération. À l'issue de sa rencontre avec le dirigeant israélien, Christian Estrosi a écrit partager "une vision commune sur la lutte implacable à mener contre le terrorisme au niveau international". L'ancien maire de Nice, où 86 personnes ont été tuées dans l'attentat du 14 juillet, a rencontré lors de son déplacement plusieurs maires de villes israéliennes, pour évoquer des thématiques municipales ou des projets de coopération. "Rien ne peut justifier le déplacement [de Christian Estrosi, NDLR] en Israël aux frais de la métropole [Nice Côte d'Azur, NDRL] pour soutenir Netanyahou", a dénoncé sur Twitter le chef de file de l'opposition municipale à Nice, le socialiste Patrick Allemand. "À quel titre un président de Métropole et des élus métropolitains vont-ils soutenir la politique étrangère d'un Etat condamné par l'ONU ?", a pointé de son côté le premier secrétaire du PS dans les Alpes-Maritimes, Xavier Garcia.
Des accusations de clientélisme. Lors de son voyage, Christian Estrosi a annoncé un don de 50.000 euros, de la part de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, pour un projet de reforestation du Fonds national juif (KKL), organisme paragouvernemental. Selon son site internet, le KKL est actif en Israël, à Jérusalem-Est annexé et sur le plateau du Golan annexé. Ce voyage et cette annonce constituent "du clientélisme pur. Non seulement le contribuable paie le déplacement, mais on apprend qu'il engage la région pour acheter une clientèle", celle des "amis d'Israël", a dénoncé le chef de file des socialistes lors des dernières régionales, Christophe Castaner.
Un élu en rupture avec les positions de la France. "Sans se prononcer sur le fond", Christophe Castaner regrette que Christian Estrosi "conteste l'existence de la Palestine" quand la France porte "la position de l'équilibre". La France et les Etats-Unis préconisent la solution des deux Etats, Israël et Palestine, vivant "côte à côte en paix et en sécurité". En mars, Christian Estrosi s'était déjà inscrit en faux par rapport aux positions diplomatiques de la France et de ses partenaires, en recevant le maire de Yalta, ville de la péninsule ukrainienne de Crimée annexée par la Russie.