Une épidémie de choléra est apparue au Yémen, dont le système de santé a été largement fragilisé par la guerre civile dans ce pays, a annoncé vendredi le bureau de l'Unicef à Sanaa en citant les autorités sanitaires yéménites. "Les autorités sanitaires ont annoncé que des cas de choléra ont été confirmés dans la capitale Sanaa, tandis que d'autres sont suspectés dans la ville de Taëz (sud-ouest)", a précisé le Fonds des Nations unies pour l'enfance dans un communiqué.
15% de morts en quelques heures. Cette agence de l'ONU ajoute travailler avec ses partenaires pour "établir l'ampleur exacte de l'épidémie", confirmée jeudi par les autorités yéménites selon elle. "Les enfants sont exposés à un risque particulièrement élevé si l'actuelle épidémie de choléra n'est pas contenue d'urgence, d'autant que le système de santé au Yémen s'est effondré avec la poursuite du conflit" armé, a prévenu le représentant de l'UNICEF au Yémen, Julien Harneis. "S'ils ne sont pas traités, les cas graves de choléra peuvent tuer jusqu'à 15% des personnes atteintes en quelques heures", selon le communiqué.
6.700 morts dans le conflit. Les services de santé se sont dégradés au Yémen, un pays pauvre déchiré depuis plus de 18 mois par une guerre destructrice entre des rebelles chiites Houthis et les forces progouvernementales. Le conflit, qui a généré une grave crise humanitaire, a fait plus de 6.700 morts et déplacés au moins trois millions de civils, selon l'ONU. Le choléra entraîne une diarrhée sévère et une déshydratation parfois mortelle. Il est provoqué par l'absorption d'eau ou de nourriture contaminées par la bactérie vibrio, présente dans les matières fécales.