L'actuelle ministre allemande de la Défense, Ursula von der Leyen, va prendre la suite de Jean-Claude Junker à la tête de la Commission européenne. Âgée de 60 ans, cette femme affiche un long parcours politique en Allemagne, marqué par une ascension fulgurante, mais aussi par une baisse de la confiance ces derniers mois, après une série de scandales.
Une francophile aux origines aristocratiques. Ursula von der Leyen est née à Bruxelles, où son père était fonctionnaire européen. Elle a suivi l’école en français, et même si l’anglais a fini par prendre le dessus, elle est encore capable de s’exprimer dans notre langue. Elle a d’abord étudié l’économie à Londres et aux Etats-Unis, avant de reprendre des études et de devenir gynécologue à l’hôpital de Hanovre, où sa famille a des racines aristocrates depuis le 17e siècle.
Un pilier de l'ère Merkel. Finalement, c’est dans les pas de son père qu’elle va faire carrière. Président de région, il la propulse à la CDU. Petite et frêle, cette mère de sept enfants impose rapidement ses ambitions politiques. Angela Merkel la remarque et va lui donner sa chance au niveau nationale. Elle l'a prise dans chacun de ses quatre gouvernements, d'abord comme ministre de la Famille, puis ministre du Travail et des Affaires sociales et enfin comme ministre de la Défense.
>> LIRE AUSSI -Dominique de Villepin : avec Lagarde et von der Leyen, "il y aura du répondant du côté de l'Europe"
Une image écornée, mais un atout pour le couple franco-allemand. Ursula Von der Leyen s’est toutefois cassée les dents sur ce dernier poste, empêtrée dans des soupçons de favoritisme et de corruption. Mauvaise gestionnaire, elle est devenue ces derniers mois l'une des ministres allemandes les plus impopulaires. La chancelière lui a donc offert une porte de sortie prestigieuse. Avec Ursula von der Leyen, c'est une Européenne engagée, expérimentée et respectée qui arrive à Bruxelles.
Elle pourrait même aider à restaurer la confiance entre Paris et Berlin, à l'heure où Emmanuel Macron et Angela Merkel peinent à s'entendre. "La France et l’Allemagne ne sont pas seulement le cœur, mais aussi le moteur de l’idée européenne", expliquait-elle en 2013, au micro de Jean-Pierre Elkabbach sur Europe 1, à l’occasion du 50ème anniversaire du traité d'amitié entre les deux pays.