La politique d'ouverture aux réfugiés de la chancelière Angela Merkel n'est pas "tenable dans la durée", a estimé le Premier ministre français Manuel Valls, dans une interview à la presse allemande à paraître samedi.
"Temporairement justifiée". "Cette politique, qui était temporairement justifiée, n'est pas tenable dans la durée", a répondu Manuel Valls à la question de savoir s'il soutenait "la politique d'Angela Merkel d'ouverture des frontières ouvertes", dans cette interview au groupe de presse régional allemand Funke.
"Reprendre le contrôle". "Nos capacités d'accueil limitées, les tensions de ces dernières semaines - en Allemagne mais aussi ailleurs en Europe - nous obligent à dire les choses clairement : l'Europe ne peut pas accueillir tous les migrants en provenance de Syrie, d'Irak ou d'Afrique", affirme le Premier ministre français. "L'Europe doit reprendre le contrôle de ses frontières et sa politique migratoire et d'asile", a-t-il ajouté.
Les critiques à l'égard du cap suivi à Berlin dans le dossier des réfugiés ne cessent de croître.
Politique "stupide" pour Medvedev. Dans une autre interview en Allemagne, au quotidien Handelsblatt, le Premier ministre russe Dmitri Medvedev a quant à lui jugé "tout simplement stupide" la politique européenne d'accueil des migrants qu'incarne la chancelière Angela Merkel, ayant consisté à "ouvrir grand les portes européennes et d'inviter tous ceux qui aspiraient à venir". De son côté, la Première ministre polonaise Beata Szydlo a appelé à "un virage" dans la politique migratoire conduite par la chancelière, dans une interview au quotidien Bild.
L'Allemagne a accueilli à elle seule, en 2015, plus d'un million de demandeurs d'asile, ce qui vaut à la chancelière des critiques croissantes dans son pays.