La France est "prête à reconnaître" l'opposant vénézuélien Juan Guaido en tant que "président en charge" de son pays si des élections ne sont pas annoncées "d'ici 8 jours", a déclaré samedi le président Emmanuel Macron.
Ultimatum de Paris, Berlin et Madrid. "Sans élections annoncées d'ici 8 jours, nous serons prêts à reconnaître Juan Guaido comme 'Président en charge' du Venezuela pour enclencher un processus politique. Nous y travaillons entre partenaires européens", a twitté le chef de l'État. Paris avait "fermement" appelé vendredi le président vénézuélien Nicolas Maduro à "s'interdire toute forme de répression de l'opposition".
Le peuple vénézuélien doit pouvoir décider librement de son avenir. Sans élections annoncées d’ici 8 jours, nous serons prêts à reconnaître @jguaido comme « Président en charge » du Venezuela pour enclencher un processus politique. Nous y travaillons entre partenaires européens.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 26 janvier 2019
Au même moment, l'Allemagne et l'Espagne, ont publié des messages similaires. "Le peuple vénézuélien doit pouvoir décider librement et en toute sécurité de son avenir. Si des élections ne sont pas annoncées dans les huit jours, nous sommes prêts à reconnaître Juan Guaido, qui initie un tel processus politique, comme président par intérim", a déclaré sur Twitter Martina Fietz, la porte-parole du gouvernement allemand. "Si dans un délai de 8 jours, il n'y a pas de convocation d'élections justes, libres et transparentes au Venezuela, l'Espagne reconnaîtra Juan Guaido comme président du Venezuela" en vue que ce dernier "convoque ces élections", a déclaré pour sa part le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez.
Juan Guaido, qui s'est autoproclamé "président" par intérim du Venezuela avec le soutien des États-Unis, a appelé à la poursuite de la mobilisation contre le pouvoir de Nicolas Maduro, à quelques heures d'une réunion samedi du Conseil de sécurité des Nations unies sur la crise à Caracas.
L'UE ne s'entend pas sur une déclaration commune. La double déclaration samedi de la France et de l'Espagne intervient alors que les Etats membres de l'UE ne sont pas parvenus, vendredi soir, à s'entendre sur une nouvelle "déclaration commune" appelant à la convocation rapide d'élections au Venezuela. Le projet de texte soumis en fin de journée aux gouvernements des 28 stipulait que si Nicolas Maduro n'acceptait pas d'organiser de nouvelles élections, "l'UE étudierait la possibilité de prendre de nouvelles dispositions, dont la reconnaissance de Juan Guaido comme président par intérim".
L'Espagne a refusé de soutenir cette formulation et, soutenue par plusieurs autres capitales, a demandé de la remplacer par "décidera de prendre de nouvelles dispositions, dont la reconnaissance de Juan Guaido comme président par intérim", ont précisé les sources.