Les violences entre sunnites et chiites, qui ont fait 82 morts la semaine dernière au Pakistan, ont repris lundi au lendemain de l'annonce d'une trêve censée durer une semaine pour permettre la libération de prisonniers, a indiqué un membre de l'administration locale à l'AFP.
"Bien que les deux camps aient accepté une trêve dimanche, des affrontements et des tirs continuent à être rapportés en divers endroits", a dit Javed Ullah Mehsud, dirigeant du district de Kourram, dans le nord-ouest frontalier de l'Afghanistan.
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Un "bain de sang"
Les deux camps retiennent encore "18 personnes en otage, dont huit femmes", a de son côté indiqué une source policière à l'AFP. Or, a précisé cette source, "il existe toujours des différends importants sur la question de l'échange des prisonniers et des corps".
A Kourram, dans la province montagneuse du Khyber-Pakhtunkhwa, depuis juillet, le conflit entre sunnites et chiites a fait plus de 160 morts, selon des sources concordantes.
Depuis samedi, de nouvelles jirgas avaient été convoquées et des responsables provinciaux avaient été dépêchés de Peshawar, la capitale régionale plus à l'est, par hélicoptère pour tenter de mettre fin à ce que des milliers de manifestants chiites ont dénoncé comme un "bain de sang". Jeudi, les hostilités avaient été lancées par une dizaine d'assaillants qui avaient tiré à vue sur deux convois transportant des familles chiites.
En représailles, vendredi et samedi, des chiites armés avaient mené des descentes dans des villages sunnites, incendiant des centaines de magasins et de maisons. Des sunnites avaient répliqué par des tirs dans la région où les tribus n'hésitent pas à sortir des armes lourdes pour régler leurs différends. Le bilan depuis jeudi s'établit jusqu'ici, selon les autorités, à 82 morts --66 chiites et 16 sunnites-- et 156 blessés, dont plusieurs dans un état "critique".