Que s'est-il passé à bord du vol MS804 d'EgyptAir ? Peu après 2h45, le vol reliant Paris au Caire a disparu des écrans radars avec 66 personnes à bord dont 10 membres d'équipage, 30 Égyptiens et 15 Français. Invité de la matinale d'Europe 1, Xavier Tytelman, spécialiste aéronautique, est revenu sur les raisons possibles de cette disparition.
Deux pistes privilégiées. Selon lui, parmi toutes les pistes possibles, deux sont plus probables : "On imagine deux choses : soit une explosion instantanée et dans un avion, clairement, il n'y a rien qui explose, donc on image évidemment une bombe. Soit une déconnexion manuelle du système qui permet d'être détecté et une mise en descente par un pirate de l'air ou par un pilote suicidaire, comme on l'a vu dans le cas Germanwings", explique Xavier Tytelman, spécialiste aéronautique interrogé par Europe 1. "Aujourd'hui, les données techniques que nous avons permettent de se concentrer sur ces deux voies : l'attentat ou éventuellement la piraterie et le suicide des pilotes", poursuit-il.
L'A320, un avion "excessivement fiable". "On est sur avion qui est extrêmement fréquent et qui existe à des milliers d'exemplaires dans le monde. Il vole tous les jours sans aucun problème et c'est un avion qui est excessivement fiable, tout comme la totalité des Airbus et Boeing de manière générale", détaille Xavier Tytelman. "Il n'y a pas de problème technique sur ce type d'appareil, ils sont vraiment trop courants et existent depuis maintenant plus de 30 ans", avance-t-il.
Des procédures de sécurité "strictes" à Roissy. Si la piste d'un attentat venait à se confirmer, cela mettrait en avant un problème à l'aéroport de départ de l'avion, Roissy-Charles-de-Gaulle à Paris. "Ce qui est gênant, c'est que les procédures à Roissy sont parmi les plus strictes du monde. De mon point de vue, c'était inimaginable", décrit Xavier Tytelman. "Vous m'auriez demandé mercredi à quel endroit il fallait faire un attentat dans le monde pour qu'il passe, je ne vous aurais certainement pas dit Paris", poursuit-il. "Encore une fois ce n'est qu'une hypothèse, mais ça semble tout de même être la plus sérieuse. A Paris, c'est quand même hallucinant avec toutes les procédures que l'on peut avoir. Si ça se passe à Paris, ça veut dire qu'aucun pays n'est fiable car nous avons vraiment les normes les plus exigeantes que l'on peut trouver dans le monde", conclut-il.