Jean-Luc Mélenchon contre les médias, deuxième épisode en une semaine. Le Parti de gauche a accusé mercredi Canal+ de "manquement grave à la déontologie" pour avoir utilisé des images d'une autre manifestation afin d'illustrer celle du Front de gauche, organisée dimanche à Paris. Cette nouvelle polémique intervient après l'affaire de la "mise en scène" d'une interview de Jean-Luc Mélenchon sur TF1, en marge de cette même manifestation.
Confusion d'images. Mardi, Jean-Luc Mélenchon était l'invité du Grand Journal de Canal+ pour évoquer sa manifestation de dimanche. A cette occasion, "Canal+ a diffusé les images de la marche pour "démontrer" que celle-ci était clairsemée, mettant ainsi en doute le nombre de 100.000 manifestants annoncés", souligne le Parti de gauche dans un communiqué." Il s’avère que ces images, fournies par i>Télé étaient en réalité celles... de la manifestation contre le racisme du 30 novembre !"
Selon le parti, "i>Télé avait (déjà) utilisé ces mêmes images pour "illustrer" la marche lors de son propre duplex avec Jean-Luc Mélenchon, en fin de journée".
"Une erreur regrettable". La chaîne d'informations du groupe Canal+ reconnaît une erreur, mais se défend de toute manipulation. "Il s'est passé une chose très simple et très malheureuse, c'est que les images de la manifestation de samedi et celles de la manifestation de dimanche ont été tournées avec la même caméra et qu'elles ont été mélangées", a expliqué Céline Pigalle (photo), la directrice de la rédaction d'i>Télé, contactée par le Grand Direct des médias sur Europe 1. "C'est une erreur regrettable."
"Parler de machination, dire qu'il y a eu manipulation ou bidonnage, c'est la manière pour Jean-Luc Mélenchon, qui est lui-même accusé d'avoir un petit peu triché sur des images, de retourner l'accusation", a poursuivi Céline Pigalle, faisant référence à une interview donnée par le leader du Front de gauche à TF1 dimanche. Des militants s'étaient alors massés derrière Jean-Luc Mélenchon, donnant l'impression d'une foule, alors qu'ils n'étaient en réalité que quelques dizaines (photo). Le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) a annoncé qu'il se pencherait prochainement sur cette affaire.
Un "manquement grave à la déontologie". Le Parti de gauche rebondit lui aussi sur cette polémique. "L'arroseur est ainsi arrosé", raille le mouvement dans son communiqué. "Le CSA va-t-il s’auto-saisir de ce manquement grave à la déontologie journalistique ? Les donneurs de leçon médiatique vont-ils dénoncer cette mise en scène ? Canal+ va-t-il rétablir la vérité quant au succès de notre manifestation ?", s'interroge le parti.