Série "Severance" : l’entreprise qui vous fait oublier que vous avez une vie

Emily Muraz - Mis à jour le . 3 min
Série "Severance" : l’entreprise qui vous fait oublier que vous avez une vie
Série "Severance" : l’entreprise qui vous fait oublier que vous avez une vie © Apple TV
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Et si on pouvait vraiment séparer travail et vie perso ? Severance, la série d’Apple TV+, disponible sur Canal +, pousse cette idée à l’extrême. Alors que la saison 2 avance, l’angoisse monte : l’oubli n’est pas une liberté, mais une prison.

Imaginez une journée de boulot où, dès que vous franchissez la porte de votre bureau, vous oubliez tout de votre vie extérieure. Pas de stress personnel, pas de souvenirs désagréables du passé, juste un pur esprit corporate, concentré à 100 % sur sa mission. À première vue, ça pourrait ressembler à un rêve… mais très vite, ça devient un cauchemar.
C’est tout le concept de "Severance", la série d’Apple TV+, disponible sur Canal+, qui nous plonge dans un univers de science-fiction froide et bureaucratique, où les employés de Lumon Industries sont "séparés" : un moi au boulot, un moi dans la vraie vie, et aucun moyen de communiquer entre les deux. Un cloisonnement parfait… ou presque.
Trois ans après une première saison qui avait laissé tout le monde en PLS avec un final brutal, la série est enfin revenue. Un épisode chaque vendredi depuis le 17 janvier 2025, et cette semaine, on attaque déjà l’épisode 7. L’attente a été longue, mais bon sang, ça valait le coup.

Pour regarder la saison 2 de "Severance" rendez-vous sur Canal +.

Quand la machine déraille

Ce qui rend la série "Severance" aussi fascinante, c’est qu’elle part d’un postulat ultra simple, mais pousse le truc jusqu’à l’angoisse. Et si on pouvait vraiment dissocier notre vie pro et perso ? Si notre version de bureau n’avait aucun souvenir de qui elle est dans le monde extérieur, et inversement ? L’idée semble séduisante, surtout à une époque où le travail bouffe tout et où la frontière entre les deux sphères devient floue.
Sauf que là où la saison 1 jouait sur la découverte de cet univers flippant, la saison 2 explose tout. On ne va pas divulgâcher, mais disons que les personnages commencent sérieusement à se poser des questions. Pourquoi sont-ils là ? Qui les contrôle ? Et surtout, peuvent-ils en sortir ?
Si vous pensiez que Lumon Industries n’était qu’une boîte bizarre avec des open spaces et des couloirs interminables, cette saison va vous faire comprendre que c’est bien pire que ça.

Travail ou culte ?

Ce qui est fascinant avec cette série, c’est qu’elle ne se contente pas de critiquer le monde du travail et ses dérives. Elle pousse le délire plus loin. Avec ses rituels absurdes, ses slogans flippants et ses "célébrations" surréalistes (la Dance Party de la saison 1, vous vous en souvenez ?), Lumon ressemble de plus en plus à une secte.
Et la saison 2 ne fait qu’appuyer là où ça fait mal. Jusqu’où peut aller le conditionnement ? À quel moment un environnement professionnel devient-il un lavage de cerveau ? Et surtout, est-ce qu’au fond, on n’accepte pas tous un peu cette manipulation dans la vraie vie, sous couvert de "culture d’entreprise" et de "team building" ?

L’épisode 6, diffusé la semaine dernière, a laissé tout le monde au bord du malaise. L’épisode 7, intitulé "Chikhai Bardo", devrait encore creuser l’angoisse. Petit indice : ce titre fait référence à un état intermédiaire entre la vie et la mort dans la culture bouddhiste. Voilà. Faites-en ce que vous voulez.

L’enfer, c’est nous ?

"Severance" joue avec une idée qu’on retrouve aussi dans un autre film culte : "Eternal Sunshine of the Spotless Mind". Dans le film de Michel Gondry, les personnages effacent leurs souvenirs d’amour pour échapper à la douleur, persuadés que se souvenir fait trop mal. Sauf qu’évidemment, ça ne se passe pas comme prévu.
Ici, c’est pareil : on croit que séparer nos vies va nous libérer, nous simplifier l’existence. Moins de stress, plus d’efficacité. Sauf qu’en supprimant la souffrance, on supprime aussi tout ce qui nous rend humains. On se transforme en robots programmés pour une seule tâche, incapables de prendre du recul, de ressentir, d’exister au-delà des murs de notre cage.
Et au fond, c’est peut-être ça, la vraie question que pose "Severance" : si on pouvait se débarrasser des parties douloureuses de notre vie… est-ce qu’on le ferait ? Et surtout, est-ce qu’on en sortirait indemnes ?
Les portes de Lumon continuent de s’ouvrir chaque vendredi. Mais honnêtement, plus on avance, plus on se demande si elles se refermeront un jour.

Pour regarder la saison 2 de "Severance" rendez-vous sur Canal +.

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