Fermeture de C8 : «Le gendarme de l'audiovisuel s'est transformé en bourreau», lance Gérald-Brice Viret
Gérald-Brice Viret, le Directeur Général de Canal+ France, en charge des Programmes et des Antennes, se livre au micro de Thomas Isle sur la fermeture de C8. Pour lui, l'Arcom est devenue un "bourreau", mais il assure n'avoir aucun regret, tout en évoquant "un gâchis, un crève-cœur".
Il parle encore de C8 au présent. Alors que la chaîne vit ses dernières heures, après une ultime émission de TPMP qui a battu tous les records d'audience, Gérald-Brice Viret est l'invité de Culture Médias. Et c'est "le cœur lourd" que le Directeur Général de Canal+ France, en charge des Programmes et des Antennes, réagit au micro de Thomas Isle.
"C8 ne méritait pas" ça
"Hier [jeudi, ndlr], c'était véritablement la dernière soirée de C8. On a été première chaîne nationale avec 10% d'audience toute la journée, on est juste derrière TF1 et France 2. Il y a plus de 35 millions de Français qui étaient hier devant C8. Et on était première chaîne sur les 25-49 ans, et Cyril Hanouna avec toutes ses équipes ont réuni près de 4 millions de personnes hier soir. C'était un grand moment d'émotion."
Mais derrière ces chiffres qui auraient en temps normal déclenché un large sourire sur son visage, Gérald-Brice Viret se sent "complètement schizophrène" : "C8 ne méritait pas" ça. En plus des 400 emplois impactés, il rappelle que C8 et NRJ12 sont les deux chaînes qui "se sont battues il y a 20 ans pour que la TNT existe". Une aventure à laquelle le Directeur Général de Canal+ France a participé, alors sous pavillon NRJ12.
Les "deux chaînes qui se sont battues et qui ont tout fait pour que la TNT existe disparaissent en même temps. Et je trouve ça complètement fou. [...] Le gendarme de l'audiovisuel s'est transformé en bourreau de l'audiovisuel, et c'est la première fois dans notre pays." [Le 'gendarme de l'audiovisuel' était le surnom du CSA, qui en fusionnant avec la Hadopi au 1er janvier 2022 a donné naissance à l'Arcom, ndlr]
"Aucun regret"
Un "bourreau" qui a fait vivre "un véritable supplice chinois pour toutes les équipes de Canal+ depuis juillet" dernier. Et quand on demande à Gérald-Brice Viret qui est selon lui le responsable de la fermeture de C8, il évoque "une folie collective, une faille entre l'Arcom et les Français" et assure que le groupe Canal+ avait "apporté toutes les garanties à l'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique pour sécuriser l'antenne".
Malgré tout, le Directeur Général "n'a aucun regret". "On a fait une chaîne populaire qui a plu à énormément les gens, [...] les équipes ont travaillé jusqu'au bout, parce qu'on s'est battu devant l'Arcom, devant le Conseil d'État et on continuera à se battre. Mais c'est un véritable gâchis, un crève-cœur, il y aura un avant et un après dans le paysage audiovisuel, et je pense qu'il faudra revoir dans le futur le rôle de l'Arcom."
Mais d'ici là, après avoir mis en exergue "une défaillance, un problème", il est temps de clore le chapitre : "Chacun d'entre nous à Canal a envie de tourner la page maintenant, ça s'arrête ce soir."