Au bord du dépôt de bilan, Nice-Matin a trouvé son sauveur. L'entrepreneur Jean Icart, conseiller municipal niçois et conseiller général des Alpes-Maritimes, a annoncé jeudi qu'il allait reprendre le quotidien détenu jusqu'alors par le groupe Hersant Média (GHM). "Ne me résignant à la perte d’un fleuron du patrimoine niçois, j’ai cherché des solutions pour sauver Nice-Matin du dépôt de bilan, entreprise séculaire liée l’essor de la Côte d’Azur. Je suis très heureux d’annoncer que c’est chose faite", a annoncé Jean Icart sur sa page Facebook. Une affaire très politique...
Avec l'aide d'un fonds d'investissement inconnu. Selon France 3 Côte d'Azur, l'élu va s'adosser à un fonds d'investissement privé européen spécialisé dans l'hôtellerie de luxe pour investir 20 millions d'euros dans le groupe Nice-Matin. Jean Icart préfère pour l'instant taire le nom de cet associé, celui-ci ayant "des dispositions à prendre par ailleurs pour ne pas que ce dossier pollue ses autres dossiers", a-t-il expliqué jeudi, à l'issue d'un comité d'entreprise extraordinaire au siège du journal.
Conflit d'intérêts ? La nouvelle a fait l'effet d'une petite bombe dans la vie politique niçoise. Ancien collaborateur du député-maire Christian Estrosi (photo), Jean Icart a en effet été exclu de la majorité municipale en 2012. L'année dernière, il avait envisagé de s'associer à Jacques Peyrat, le maire de Nice avant l'élection de Christian Estrosi en 2008, pour mener la campagne des municipales. Mais le projet a échoué. Jean Icart s'est aussi mis à dos Eric Ciotti, président du conseil général. Or, Nice-Matin est "largement financé par la publicité de la mairie de Nice et du conseil général des Alpes-Maritimes", avance Mediapart…
Il veut "une information objective". Dès lors, reprendre Nice-Matin serait-il une forme de revanche pour Jean Icart ? "Ce n'est pas mon moteur, mon moteur c'est d'abord de sauver ce bateau qui était un fleuron à Nice et qui doit le redevenir", a-t-il balayé jeudi, en précisant qu'il renonçait à ses mandats politiques pour se "consacrer pleinement à cette activité". Jean Icart a toutefois affirmé son attachement au "devoir d'une information objective pour récupérer les lecteurs qui sont partis, parce qu'ils en avaient assez de la façon dont c'était parfois traité".
FACTURE - Estrosi dans un hôtel de luxe aux frais des Niçois ?