Aux commandes du Petit Journal, cette émission de Canal+ qui moque notamment les travers des politiques, Yann Barthès reconnaît que le rire aux dépens des personnalités a ses limites. Assez rare en interview, il revient, dans Le Parisien Magazine de vendredi, sur l'humour grinçant de son émission : "c'est parfois un peu cruel, mais on essaie de ne jamais blesser. L'une des premières règles, c'est de rire des puissants et de faire gaffe aux plus faibles. Et aussi de ne jamais se comporter comme des paparazzis".
"Je n'oublie jamais que la personne visée va regarder", fait valoir Yann Barthès. "Si c'est diffusé, c'est que j'estime que ça n'est pas blessant. Je me dis : "Si c'était moi, qu'est-ce que je ressentirais ?"
Interrogé sur des propos de Fabrice Luchini, qui a estimé dans Le Parisien que "le drame de l'époque, c'est l'esprit Canal, cette mécanique de la déconne", Yann Barthès ne donne pas tort au comédien : "au Petit Journal, on a pris le parti de rigoler, mais je suis comme Luchini : la tyrannie du "LOL" me fatigue parfois". Et le présentateur d'affirmer : "Depuis la rentrée, nous développons des sujets de fond. Quand nous allons à Lampedusa après la mort des migrants clandestins, quand nous allons en Grèce après le meurtre d'un rappeur anti-fasciste, ce n'est pas pour rire".