La problématique n'est pas nouvelle, mais elle est toujours d'actualité. Cet été encore, la baie de Saint-Brieuc a vu des centaines de tonnes d'algues vertes s'échouer sur ses plages. Envoyé spécial propose une approche personnelle avec un reportage du journaliste Clément Le Goff. Il est allé là où il a grandi, sur ses terres bretonnes, dans la baie de Saint-Brieuc, pour comprendre pourquoi le problème se répète chaque année depuis 50 ans.
"Les agriculteurs aussi le vivent mal"
Le journaliste a voulu comprendre pourquoi, depuis qu'il est tout petit, la plage à deux pas de chez ses parents est envahie d'algues vertes, rendant toute baignade impossible. Le reporter nous embarque donc avec lui dans la commune de Hillion, à la rencontre de tous les protagonistes : habitants, médecin et… agriculteurs. Des agriculteurs qui ont une part de responsabilité dans la formation des algues vertes. Pas facile donc, de les convaincre de témoigner.
"Le sujet est difficile à traiter, parce que les agriculteurs, eux aussi, le vivent mal. Surtout dans cette commune où ils ont la vue sur la mer et les algues vertes tous les jours. Ils ont bien conscience qu'ils ont une part de responsabilité", explique Clément Le Goff. "Une responsabilité qui est d'ailleurs très importante selon les scientifiques. Mais ce qu'on veut montrer, c'est qu'on ne peut pas dire que les agriculteurs sont les seuls responsables. C'est un système qui génère les algues vertes. Tout le monde a une part de responsabilité. Même le client."
Une mauvaise odeur qui s'avère toxique
Ces algues vertes sont toxiques et même parfois mortelles lorsqu'elles se décomposent au soleil après s'être échouées sur le sable. En plus d'empêcher la baignade, en plus de dégager une odeur parfois insoutenable pour les riverains, elles rendent l'air respiré mauvais pour la santé. "Je savais qu'il était dangereux d'aller dans les algues en décomposition. Tous les Bretons le savent. En revanche, ce que j'ignorais c'est que même l'air ambiant, même cette mauvaise odeur, peut être toxique", dévoile Clément Le Goff.
"On a fait des mesures nous-mêmes et on s'est rendu compte que les chiffres étaient importants. Plusieurs habitants sont venus nous voir pendant le tournage pour se plaindre de maux de tête, de nausées ou d'irritations aux yeux", poursuit le journaliste au micro d'Europe 1. "Ça correspondait à chaque fois au moment où les algues étaient présentes sur la plage. Et on n'a aucune idée des pathologies que cela peut générer à long terme."
L'enquête de Clément Le Goff est à retrouver jeudi soir dans Envoyé spécial, à 21h05 sur France 2. Deux autres reportages sont au programme de l'émission : le Liban en faillite et une immersion avec les anti-pass sanitaire. L'invité d’Elise Lucet sera Daniel Psenny, le journaliste du Monde qui avait filmé la sortie du Bataclan depuis sa fenêtre le 13 novembre 2015, et qui avait été blessé en allant aider des victimes dans la rue.