Les journalistes de 37 médias français, dont Europe 1, ont apporté jeudi leur soutien à trois confrères convoqués par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) après une enquête sur l'utilisation d'armes françaises au Yémen.
"Nous exprimons notre pleine et entière solidarité avec nos confrères, qui n'ont fait que leur travail : porter à la connaissance des citoyens des informations d'intérêt public sur les conséquences des ventes d'armes françaises", indiquent dans un communiqué les sociétés de journalistes, sociétés des rédacteurs et sociétés des personnels d'Europe 1, BFMTV, Le Figaro, France 2, L'Humanité, Mediapart, Le Point, Premières Lignes, La Croix, Les Jours ou l'AFP, entre autres.
Armes françaises au #Yemen : après la convocation de trois confrères par la DGSI, 37 rédactions dont la @SDR_Europe1 interpellent @EmmanuelMacron
— La SDR d’Europe1 (@SDR_Europe1) 25 avril 2019
"Le secret-défense ne saurait être opposé au droit à l'information, ni servir d'épée de Damoclès pour dissuader des journalistes." pic.twitter.com/rrFpxOpOF9
Une note classée "confidentiel défense" en question
La justice française a ouvert une enquête fin 2018 pour "compromission du secret de la défense nationale" après la transmission au jeune média en ligne Disclose d'une note classée "confidentiel défense", évoquant l'utilisation d'armes françaises au Yémen. Au moins trois journalistes ayant participé à cette enquête, Geoffrey Livolsi et Mathias Destal de Disclose, ainsi que Benoît Collombat de la cellule investigation de Radio France, sont convoqués mi-mai en vue d'une audition libre dans les locaux de la DGSI.
"Ce document (la note, ndlr), dont la publication n'a aucunement remis en cause la sécurité des agents français sur le terrain, a été révélé en raison de son intérêt manifeste pour le public", soulignent les journalistes dans leur communiqué. "Il invalide le discours officiel du gouvernement français, qui prétend que cet arsenal ne sert qu'à des fins défensives (...) Depuis ces révélations, le gouvernement est resté muet sur les faits". Jusqu'ici, la ligne invariablement avancée par Paris est que ces armements ne sont utilisés que de manière défensive "et pas sur la ligne de front", dans cette guerre qui a fait au moins 10.000 morts.