France Télévisions a été sanctionnée par le CSA pour avoir diffusé des témoignages de victimes "en état de choc" quelques minutes après l'attentat de Nice, a annoncé le Conseil vendredi. La présentatrice du journal de 20h a lu jeudi un communiqué indiquant que "le Conseil supérieur de l'audiovisuel déplore qu'à la suite de l'attentat survenu à Nice le 14 juillet 2016, la société France Télévisions ait diffusé, sur le service France 2, des témoignages de personnes en état de choc, recueillis alors même qu'elles étaient encore auprès des corps sans vie de leurs proches", le 15 juillet 2016 à 1h27 et 1h44. La chaîne avait notamment diffusé l'interview d'un homme près du corps de son épouse dans son édition spéciale, lancée dans la nuit du 14 au 15 juillet.
Un sujet "diffusé par erreur". "Le Conseil a toutefois relevé les circonstances exceptionnelles dans lesquelles ces séquences ont été diffusées et la rapidité des excuses qui ont été présentées à plusieurs reprises par France Télévisions", précise le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) dans cette décision datée de mercredi. La direction de France Télévisions s'était elle-même excusée dès le lendemain, le directeur de la rédaction du groupe public expliquant que ce sujet avait été "diffusé par erreur".
France 2 déjà mise en demeure. Saisi par une quarantaine d'élus de droite et du centre et de nombreux téléspectateurs, le CSA avait constaté un manquement de la chaîne au "respect du principe de dignité de la personne humaine". Or, France 2 avait déjà été mise en demeure par le régulateur pour ce même manquement, après un épisode de On n'est pas couché diffusé en novembre 2014 durant lequel des plaisanteries avaient été échangées autour du décès possible de l'ancienne animatrice Soizic Corne.
Une "cellule de crise" en cas d'attentat. Dans un "code de bonne conduite" destiné aux médias audiovisuels en cas d'attaques terroristes, publié fin 2016, le CSA précisait que lorsque des victimes ou des témoins s'expriment à l'antenne, les médias doivent prendre en compte "l'état de vulnérabilité dans lequel ils peuvent se trouver". Les chaînes et les radios devraient mettre en place une "cellule de crise" en cas d'attentat, et un "processus de contrôle et de validation interne renforcé" des informations, recommande enfin le CSA, qui suggère une antenne en "léger différé" pour éviter les incidents.