"Elle" : un numéro sur l’Afghanistan en rupture de stock dès son premier jour

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Louise Bernard avec Alexis Patri
Le magazine "Elle" a publié vendredi un numéro fort, dont une large partie est consacrée à l'actualité des femmes en Afghanistan. Un numéro dont les 50.000 exemplaires ont été vendus dès le premier jour. Le sujet du sort femmes afghanes est au cœur de l'ADN du magazine, selon sa directrice Véronique Philipponnat.
INTERVIEW

En rupture de stock dès son premier jour. C'est un numéro très fort, que le magazine Elle a sorti vendredi, consacré largement au sort des femmes afghanes. Dès le lendemain matin, Elle a dû réimprimer 50.000 exemplaires face à l’engouement. 100.000 exemplaires avaient déjà été tirés. Et le numéro restera exceptionnellement en kiosques 15 jours, au lieu d'une semaine. Sur la Une, toute noire, on voit une femme vêtue d'un hijab noir, seuls ses yeux bleus perçants vous fixent. Elle s'appelle Malalai. Et elle témoigne dans ce numéro, comme d'autres femmes, à visage découvert et sous sa véritable identité.

L'écho à un numéro de 2001

Les femmes qui témoignent dans ce numéro sont des jeunes âgées d'une vingtaine d'années. Elles n'ont donc connu que la liberté et racontent leur quotidien à Kaboul à la reporter Ava Djamshidi, se laissant photographier par Philippe de Poulpiquet. Un quotidien bouleversé par le départ des Américains et le retour des Talibans. Ce numéro rappelle celui de 2001, où Elle avait mis en Une une femme afghane en burqa.

"C'était un pari", reconnaît la directrice du magazine Véronique Philipponnat au sujet de ce nouveau numéro. "C'est vrai qu'on est un magazine de société, on est un magazine féminin. On est avant tout là aussi pour raconter ce qui se passe et raconter le monde. C'est un bon exemple de couverture sur un sujet de société difficile et qui intéresse effectivement notre lectorat, mais aussi au-delà."

"Des sujets de société sur lesquels on ne veut rien lâcher"

"Il faut garder effectivement cet ADN qui nous est cher, c'est-à-dire que la lectrice, attend de nous beaucoup de choses", poursuit-elle. "Mais elle nous attend aussi sur les sujets de société comme par exemple, cette semaine, un grand papier sur Eric Zemmour et les femmes. La semaine dernière, on a fait un grand une grande enquête sur le mouvement 'Me Too' dans le mannequinat avec le procès de Gérald Mariste. Ce sont des sujets que l'on suit, sur lesquels on ne veut rien lâcher."

"On se doit d'être la voix de notre pays" disent dans le magazine ces femmes qui ont peur d'être effacées, de ne plus être entendues. Si le numéro n'est plus dans votre kiosque, de nouveaux réapprovisionnements arriveront d'ici mercredi.