C'est une substance revenue dans l'actualité : le GHB. Avec le phénomène des piqûres, des jeunes femmes et hommes se plaignant d'avoir été piqués pendant des soirées et des festivals, les soupçons se portent sur "la drogue du violeur", bien qu'on ignore encore quels produits injectés. Mais il n'y a pas qu'avec ces piqûres que le GHB fait parler de lui. Envoyé Spécial s'intéresse jeudi soir à cette drogue de plus en plus répandue, avec un reportage intitulé GHB : la peur du samedi soir.
"On s'est intéressé au GHB parce que c'est un produit dont on entend de plus en plus parler dans l'actualité", explique à Europe 1 Eugénie Yvrande, la réalisatrice du reportage. "Il y a eu notamment les pages Instagram 'Balance ton bar' qui ont commencé à émerger avec beaucoup de témoignages de personnes victimes de soumission chimique, dans le but soit d'être violées, soit d'être dépouillées. C'est aussi une drogue qui est utilisée de manière festive par des consommateurs, c'est quelque chose qui a nous a beaucoup étonnés."
Soumission chimique et usage festif
Envoyé Spécial a également recueilli le témoignage d'un homme drogué à son insu par deux agresseurs, avant d'être dépouillé. Ils sont parvenus à lui faire retirer de l'argent, à s'inviter chez lui et repartir avec un gros butin. Une méthode bien rodée et pratiquée pendant un an par ces deux hommes.
Dans ce reportage, on comprend aussi la difficulté pour les victimes de prouver la présence de GHB dans leur corps : la substance disparaît en quelques heures seulement. Eugénie Yvrande s'intéresse aussi à l'usage festif du GHB ou plutôt du GBL. Ce solvant industriel se transforme en GHB dès qu'on l'ingère. Et certains jeunes en consomment volontairement, à la recherche d'un effet désinhibant, euphorisant et un prix très attractif. Mais le produit est également très addictif.
>> LIRE AUSSI - Piqûres : Plus de 800 plaintes déposées, pas de trace de GHB
Un jeune homme de 26 ans a accepté de témoigner pour Envoyé Spécial. "C'est le premier réflexe quand je rentre, quand je pars de chez moi, à chaque moment où je dois faire quelque chose. En termes de dosage, je suis à 1.5. Mais parfois je prends même 1.7 ou 1.8, ce qui en soi est énorme", raconte-t-il dans le reportage. "C'est comme une boisson énergisante, ça booste pendant une heure ou une heure et demie."
GHB : la peur du samedi soir, reportage d'Eugénie Yvrande, Paul de Boissieu et Jeanne Burea, est diffusé jeudi soir à 21h10 dans Envoyé Spécial, sur France 2. Au sommaire également : une enquête sur les livraisons à domicile et une immersion en prison, dans l'une des plus grandes maisons d'arrêt d'Île-de-France.