Après 25 ans, la Présipauté de Groland est toujours là. 25 ans d'humour potache et de blagues absurdes qui sont célébrés comme il se doit samedi soir en clair sur Canal+. Invités de Village médias pour annoncer que l'heure de la fiesta a sonné pour le million de grolandais, Jules-Edouard Moustic et Benoît Delépine reviennent sur ce quart de siècle délirant, dans un PAF de plus en plus formaté.
Une longévité exceptionnelle. L'une des choses qui surprend avec Groland, c'est sa longévité. Alors à l'occasion de ce quart de siècle de déconnade télévisuelle, les deux compères ont décidé de révéler un de leurs secrets : comment ont-ils réussi à ne pas se faire virer par les patrons qui se sont succédé à la tête de Canal+ ? C'est par un extrait de l'émission diffusée samedi que l'on apprend que la "malédiction des pharaons grolandais" plane sur ceux qui ont voulu mettre fin à la Présipauté. "Finalement, c'est toujours celui qui veut nous virer qui se fait virer avant", dévoile l'extrait. "Et la malédiction frappe même ceux qui ne veulent pas virer Groland !"
"Le pire, c'était Jean-Marie Messier". "D'ailleurs, vous avez remarqué ce qu'il s'est passé avec Vincent Bolloré il y a quelques jours ?", rigole franchement Benoît Delépine. [Le 10 avril, Vincent Bolloré a quitté la présidence de Canal+, ndlr] "Mais le pire, ça a été Messier [Jean-Marie Messier, PDG de Vivendi de 1999 à 2002, ndlr]" révèle-t-il au micro d'Europe 1. "Au festival d'Angoulême, on entartait les 'cons de l'année' : il y avait Poutine, Bush et Messier ! C'était notre patron de l'époque quand même". "Il était sur un panneau de trois mètres sur deux, caricaturé avec une face de cul qui disait 'je vous aime' et nous on balançait des tartes dessus". "C'était ressemblant en plus", s'amuse Moustic. "Et le plus dingue, c'est que le lendemain on allait carrément chez la DRH pour apprendre notre licenciement, et on apprend par la presse que c'est Messier qui s'est fait viré par les actionnaires", rigole Benoît Delépine.
"Un million de personnes ivres dans la rue, ça peut faire réfléchir un patron de presse". Est-ce la popularité de la Présipauté qui protège depuis toutes ces années - en plus de cette malédiction - d'une lettre de licenciement ? Les deux compères bottent en touche. "Quand Messier nous menaçait, j'avais écrit dans le courrier des lecteurs de Libération en disant qu'il 'était en train de rayer un pays de la carte en toute impunité'", sourit Benoît Delépine. Avant de conclure, toujours avec un large sourire : "C'est vrai que les manifestations grolandaises, un million de personnes ivres dans la rue, ça peut faire réfléchir un patron de presse".