C'est le terrain de reportage le plus dangereux qui soit présent à la frontière de l'Union Européenne. Envoyé Spécial s'aventure ce jeudi soir en Biélorussie, alors que les manifestations se poursuivent après la réélection contestée du président Alexandre Loukachenko cet été. Un document rare, les journalistes étrangers ne pouvant pas entrer sur le territoire.
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"Des caméras partout, des snipers sur les toits"
C'est Andrei Vaitovitch, seul journaliste francophone présent sur place, qui permet à Envoyé Spécial d'enquêter sur la révolte populaire et les répressions étatiques. Un travail difficile. "J'ai dû tourner des scènes discrètement, notamment près du centre de détention et du commissariat", explique-t-il à Europe 1. "On sait que les journalistes sont visés, qu'il y a des caméras partout et des snipers sur les toits."
Selon lui, les menaces sont nombreuses à l'encontre des journalistes, qui sont régulièrement arrêtés et dont le matériel est saisi par les autorités. "Il m'a fallu parfois quitter les manifestations avant la fin, pour être sûr de garder les images".
Le soulèvement "des enfants de la dictature"
Le reportage s'intéresse en particulier à la jeunesse biélorusse : comment elle s'organise, comment elle lutte pour l'avenir du pays, et pour sa liberté. Andrei Vaitovitch a interviewé plusieurs de ces jeunes qui témoignent dans le sujet, et il avoue être inquiet pour leur avenir. "Je voulais montrer cette génération que je ne connaissais pas vraiment", précise-t-il. "Je suis parti à Paris il y a presque 10 ans, avant de revenir cet été."
Le journaliste explique que la jeunesse a une place centrale dans cette révolte. "Ce sont les enfants de la dictature", résume-t-il. "Ces jeunes n'ont pas connu d'autre président qu'Alexandre Loukachenko. Pour eux, ce n'est d'ailleurs plus un président, c'est un dictateur qui s'accroche au pouvoir." Une prise de parole qu'il est courageux de tenir depuis la Biélorussie, qu'Envoyé Spécial montrera donc de l'intérieur jeudi soir à 21h05.