Une partie de la rédaction d'iTélé a voté une grève immédiate et reconductible qui perturbait l'antenne lundi, pour protester contre "un plan social déguisé", selon un communiqué du syndicat maison PlusLibres.
"Une cinquantaine de salariés" selon la direction. Selon ce syndicat, la grève a été votée à la majorité dans la rédaction, alors que la direction de Canal+ évoque un vote adopté par "une cinquantaine de salariés sur près de 220". "Aujourd'hui, une cinquantaine de salariés d'iTélé sur près de 220 au total a voté une grève, sans attendre la réunion de conciliation acceptée par la majorité des partenaires sociaux, et alors que la chaîne d'information avait décidé de ne procéder à aucun plan de licenciement", a indiqué la direction dans un communiqué.
Un JT en boucle pendant un heure. Le syndicat PlusLibres dénonce "la suppression de 70 postes, dont plus de 50 CDDU (contrat à durée déterminée d'usage) établis en toute illégalité", "la présentation d'une grille de programme sans ligne éditoriale claire" et "l'absence de toute stratégie lisible". Alors qu'un comité d'entreprise se déroule lundi, les salariés réclament "des moyens financiers nécessaires" et le "maintien de tous les emplois nécessaires à la tenue de l'antenne, y compris les CDD et pigistes et intermittents". La direction de Canal+ leur répond dans son communiqué que, "comme il a déjà été annoncé, la direction d'iTélé doit prendre les mesures nécessaires pour assurer l'équilibre et la pérennité de la chaîne". Vers 13 heures, le même JT tournait en boucle sur la chaîne d'info depuis une heure au moins.
Un nouveau directeur nommé fin mai. Début juin, les journalistes de la chaîne avaient voté massivement pour une motion de défiance contre leur direction, après l'annonce d'importantes réductions d'effectifs et de projets de publi-reportages. Nommé fin mai par Vincent Bolloré pour redresser les comptes de la chaîne, qui a perdu 20 millions d'euros l'an dernier, le directeur de la chaîne Serge Nedjar avait annoncé que les quelque 50 CDD et contrat à durée déterminée d'usage (CDDU) - un quart de la rédaction - ne seraient pas renouvelés. Les projets de publi-reportages ont été démentis par Maxime Saada, le directeur général du groupe, qui avait assuré aux sénateurs la semaine dernière qu'il n'y avait eu "aucune consigne" là-dessus et que "les journalistes de Cnews (futur nom d'iTELE) disent eux-mêmes qu'ils sont libres, parfois trop libres".