Diffusée depuis 2006 sur M6, La France a un incroyable talent est la version française de Britain's got talent. L'émission, qui en est déjà à sa onzième saison, est désormais présentée par David Ginola, entouré du même jury que l'année dernière : Gilbert Rozon, Hélène Ségara, Eric Antoine et Kamel Ouali. Invité du Grand direct des médias en compagnie de la productrice Déborah Huet et de la directrice de casting Ashley Bensimon, ce dernier révèle tous les secrets de fabrication de ce show qui réunit régulièrement plus d'un million de téléspectateurs.
Un casting établi au quatre coins de France. Pour recruter les artistes et présenter les numéros diffusés dans l'émission, entre dix à quinze personnes sillonnent en binôme la France pendant des mois. Cafés-théâtres, cabarets, école de cirque et de danse, "on les approche et on leur propose l'émission", explique Ashley Bensimon, la directrice de casting de l'émission. Si beaucoup d'artistes connaissent désormais l'émission, peu se sentent "incroyables". "Pour eux, ils font juste leur métier ou leur passion", sourit Déborah Huet, productrice de La France a un incroyable talent. "C'est à nous de les convaincre qu'ils ont le niveau, la personnalité et le charisme pour venir en plateau", complète-t-elle. Certains artistes marquent ainsi les esprits, notamment ceux du jury et Kamel Ouali confie qu'un ou deux artistes de la dixième édition participeront ainsi à son prochain projet.
Les artistes sont-ils payés ? S'ils étaient auparavant payés et défrayés, c'est désormais chose révolue. "Quand les gens viennent à leurs propres frais, il y a une motivation qui n'est pas la même. On sent plus d'envie et de rage de la part des candidats", estime Déborah Huet. Les candidats mineurs sont en revanche entièrement pris en charge ainsi que certains artistes venant de loin : "Evidemment si un numéro vient de Las Vegas, nous prenons en charge une partie des frais", assure la productrice.
"Il s'agit d'une sublime exposition pour eux", complète Kamel Ouali qui précise que beaucoup d'agents artistiques recrutent parmi les participants à ce type d'émissions.
Des mesures de sécurité anticipées. "On ne découvre pas les numéros quand ils arrivent en plateau", explique Déborah Huet. La production travaille avec une équipe pyrotechnique pour les numéros faisant intervenir du feu et tous les produits utilisés sont contrôlés. Il y a trois ans, une candidate avait eu un retour de flamme alors qu'elle crachait du feu sur la scène. Idem pour les numéros incluant des animaux : chacun d'entre eux est contrôlé par les services vétérinaires de la région. "On fait en sorte que les animaux s'acclimatent au plateau", explique la productrice. "Cette année, les crocodiles qu'on avait ont fait un tour sur le plateau pour qu'ils s'imprègnent du lieu", sourit-elle.
La production n'oriente pas la décision du jury. "On fait ce métier, on a notre propre sensibilité", se défend Kamel Ouali. "On a nos goûts. Si la production orientait nos choix, ça ne fonctionnerait pas", ajoute-t-il. Dans l'oreillette des quatre jurés, c'est la voix de la productrice Déborah Huet qui résonne. "J'interviens pour réguler le rythme", détaille-t-elle. "Les débrief ne peuvent pas durer vingt minutes et l'émission doit avancer", sourit-elle.