Dominique Strauss-Kahn DSK Claire Chazal 3:31
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Dans le documentaire Netflix "Chambre 2806", qui revient sur l'affaire du Sofitel, la journaliste Raphaëlle Bacqué affirme que Claire Chazal a préparé l'interview de Dominique Strauss-Kahn avec Anne Sinclair, alors épouse de l'ancien directeur du FMI accusé de viol par une femme de chambre du Sofitel de New York. Au micro Europe 1 de Pascale Clark, l'ancienne présentatrice du JT de TF1 dément.
INTERVIEW

Presque dix ans après, l'affaire DSK refait parler d'elle. Le documentaire Chambre 2806, réalisé par Jalil Lespert et disponible sur Netflix depuis début décembre, ausculte l'affaire du Sofitel en 2011, aux conséquences retentissantes. Dans ce récit, la journaliste du Monde Raphaëlle Bacqué affirme que l'interview de Dominique Strauss-Kahn à son retour des États-Unis, sur TF1, le 18 septembre 2011, a été préparée avec Anne Sinclair. À l'époque, cette dernière, journaliste et amie de Claire Chazal, était l'épouse de l'ancien directeur du Fonds monétaire international. Au micro Europe 1 de Pascale Clark dans En Balade avec, l'ancienne présentatrice du JT donne sa version des faits.

"Je suis assez heureuse de pouvoir le dire, encore que je ne vais pas régler mes comptes sur Europe 1 du tout. Je n'ai pas de compte à régler, j'ai d'ailleurs communiqué avec Jalil Lespert", explique-t-elle. Le fait que les questions aient été préparées avec Anne Sinclair "est tout à fait faux", dit-elle, regrettant de ne pas avoir eu la parole dans ce documentaire. "Je conteste beaucoup le fait qu'on m'accuse de ça, sans savoir et sans m'avoir au moins demandé ma version."

Accusations "malhonnêtes intellectuellement"

"Ça a été la première fois qu'il a pu dire ce qu'il s'était passé dans cette chambre, si ses amours étaient tarifées, son rapport aux femmes…", poursuit Claire Chazal. "Toutes les questions ont été posées, mais cette interview n'a jamais, jamais été écrite à l'avance, répétée et préparée."

" Nous obtenons des interviews comme ça, sans soudoyer qui que ce soit "

Au micro d'Europe 1, Claire Chazal donne son regard sur cette polémique, qui a donné aux contempteurs des grands médias la possibilité de dénoncer la porosité entre les mondes politique et médiatique. "Ma version est celle-ci : nous avons, Germain Dagognet (qui était rédacteur en chef) et moi, rencontré Anne Sinclair et Dominique Strauss-Kahn quelques jours avant (l'interview). Nous les connaissions effectivement. Laisser entendre que c'est uniquement parce que j'étais l'amie d'Anne Sinclair que Dominique Strauss-Kahn est venu, c'est déjà un petit peu malhonnête intellectuellement. Mais nous étions amies, effectivement, et nous le sommes toujours. Et Dominique Strauss-Kahn, je le connaissais depuis toujours", dit-elle, expliquant l'avoir côtoyé lorsqu'elle était journaliste économique et lui "député spécialisé sur ces questions-là".

Une "confiance" entre les différentes parties

"Germain Dagognet avait été le rédacteur en chef d'Anne Sinclair", rappelle également la journaliste. "Il y avait donc une proximité et sûrement une confiance. Et ça, c'est incontestable. Évidemment que nous obtenons des interviews comme ça, sans soudoyer qui que ce soit, sans même renoncer à sa propre déontologie", alors que l'interview a été jugée complaisante par beaucoup.

Lors de cette rencontre, la journaliste, le rédacteur en chef et le couple ont "convenu d'une chose, une seule chose, textuellement : il faut que toutes les questions soient posées. Voilà, c'est tout. Les questions après, je les ai rédigées avec Germain et d'autres. Elles n'ont jamais été transmises à quiconque, ni à Anne, ni à Dominique, ni à l'entourage" du couple, en pleine lumière.