"J'espère que les deux vont s'entendre et que ça ne va pas continuer. Les journaux, sans publicité, n'existeraient pas". Mercredi, au micro de Philippe Vandel, dans Villages Médias sur Europe 1, Michel Denisot, le directeur de la rédaction de la version française de Vanity Fair, est revenu sur la présence des pubs LVMH dans Le Monde. Après les révélations du quotidien sur les Paradise Papers - l'enquête épinglait notamment les montages financiers à des fins d'optimisation fiscale de Bernard Arnault le propriétaire du groupe LVMH -, le milliardaire aurait décidé de faire retirer les pages publicitaires de LVMH, affirmait le Canard Enchaîné le 15 novembre dernier.
Dans la foulée, LVMH avait démenti, disant "s'étonner des rumeurs fantaisistes de coupure totale des investissements publicitaires dans Le Monde. Comme les lecteurs pourront le vérifier par eux-mêmes, les maisons du groupe LVMH seront bien présentes dans les pages du Monde et ses différents suppléments dans les prochaines semaines", avait déclaré un porte-parole. Le géant mondial du luxe soulignait toutefois qu'"une réflexion [était] engagée depuis plusieurs mois pour ces titres comme pour d'autres sur la réduction des investissements publicitaires dans les médias classiques, et sur l'augmentation des budgets dans les médias digitaux et plus en croissance".
"L'investigation c'est la noblesse du journalisme". "Chez Vanity Fair, on ne vit pas de subventions, on vit des lecteurs et la publicité compte beaucoup", confirme Michel Denisot. Et notamment les publicités pour les marques de luxe qui tapissent le mensuel. Pour autant, le directeur de la rédaction de Vanity Fair assure ne pas tenir compte de ce critère dans le choix des enquêtes réalisées par la rédaction. "On est un journal d'investigation. C'est pour moi la noblesse du journalisme et en même temps c'est ce qui pose un problème entre un journal et les annonceurs. C'est ce qu'il y a de plus beau, et en même temps c'est ce qu'il y a de plus difficile à manier", a-t-il rappelé.