Le quotidien régional La Marseillaise, fondé pendant la Résistance et proche des communistes, a obtenu lundi son placement en redressement judiciaire avec une période d'observation de 6 mois, a annoncé son président délégué Fabrice Lecomte.
Assurer la continuité. "L'urgence, c'était d'assurer la continuité du journal. On va pouvoir travailler à un plan de continuation dans la concertation (...) et passer cette phase difficile", a déclaré le dirigeant du journal, à sa sortie du tribunal de commerce de Marseille, qui statuait à huis-clos. Ce journal septuagénaire, qui emploie 117 salariés dont 57 journalistes, avait déjà connu de graves difficultés avec un premier redressement judiciaire il y a tout juste deux ans, en novembre 2014. Il a été racheté en avril 2015 par les Editions des Fédérés, dirigées par Pierre Dharréville, secrétaire départemental du Parti communiste.
Enjeu d'actualité. "Il y a un enjeu réel de démocratie. On ne peut pas laisser disparaître un titre comme le nôtre dans le contexte actuel, quand on voit ce qu'il se passe au niveau de l'extrême-droite galopante et du néo-libéralisme", a lancé Jean-Marie Dinh, représentant du syndicat SNJ-CGT, devant salariés et lecteurs, réunis en soutien aux portes du tribunal.
Hausse des abonnements. Offrant une large place à l'actualité politique et sociale, La Marseillaise est diffusée dans six départements du sud-est : Bouches-du-Rhône, Var, Alpes-de-Haute-Provence, Vaucluse, Hérault et Gard. Il ne publie pas ses chiffres de tirage ni de vente - 10.000 à 15.000 exemplaires selon une source proche de l'entreprise -, mais ses dirigeants affirment faire les frais d'une chute de la publicité. Les abonnements, en revanche, auraient bondi de 15% suite à la sortie récente d'une nouvelle formule.